Portrait de Nicolas Bouzigues
Portrait

Nicolas
Bouzigues

Apprivoise le plateau, même si tu es un amoureux du cinéma, le théâtre c’est la base de tout !

Campus Montpellier
Année 2017
élève

On dit que tout remonte à l’enfance!! Petit, je m’amusais à refaire les scènes de mes films préférés, je me prenais pour Enzo ou Jacques dans le Grand Bleu, et beaucoup d’autres encore. Je bougeais mes meubles pour pouvoir plonger en apnée, je passais sous le lit avec chronomètre au poignet ! Plus sérieusement, j’ai été tenté plus jeune par la comédie, j’adorais refaire les scènes de films, mais j’ai choisi après mon Bac l’art culinaire. A l’époque cela me paraissait plus concret et plus sûr en termes de travail.

Quinze ans plus tard, et parce qu’il n’est jamais trop tard, je tombe sur une annonce pour une audition amenant à un stage de théâtre. C’était à un moment de ma vie où je travaillais de 8h à 2h du matin, et le dimanche c’était les papiers et la comptabilité; le bonheur!! J’étais plus vraiment en phase avec ce que je faisais. Bref, il fallait présenter une fable de La Fontaine, je me suis inscrit sans réfléchir, ou du moins l’envie de m’aérer l’esprit et ma petite voix intérieure ont fait que je me suis inscrit.

Arrivé devant la porte du théâtre, j’avais un sacré trac, j’ai failli repartir…mais j’ai ouvert la porte. Une fois sur scène et dix mots plus tard, je voyais tout blanc, impossible de dire un mot, le texte était parti!!! Le jury a été super, m’a rassuré et j’ai raconté la fable avec mes mots. En sortant de là, j’ai ri de ma prestation, mais j’étais déjà demandeur de cette montée d’adrénaline avant et pendant la scène présentée.

J’ai été sélectionné, et j’ai été mordu dès les premiers cours et l’année suivante le Cours Florent arrivait à Montpellier ! Timing parfait, j’ai mis en vente mon restaurant, et j’ai fait un stage d’accès au Cours Florent ! Quelques personnes de mon entourage m’ont regardé bizarrement, et d’autres comme mes parents, ma compagne et quelques amis m’ont dit génial, fonce !!

  • Que retiens-tu de ta première année et de ta deuxième année ? 

En première année, c’est la découverte : découverte d’auteurs, de textes, de styles d’écritures, de l’histoire du théâtre, mais c’est avant tout la découverte de soi en tant que comédien, de son corps, de sa voie, de sa sensibilité, de sa créativité; et le programme est fait pour vous ouvrir, pour mieux vous connaitre et pour se faire confiance. J’ai adoré les Enseignements Spécialisés, Corps en jeu avec Franco Senica, voix et diction avec Jérôme Léguillier, j’aurai aimé en faire plus, notamment improvisation ou écritures contemporaines…mais manque de temps malheureusement

Le travail de polissage commence, mais ce travail n’est possible que si vous amenez de la matière. J’ai eu un super intervenant, qui m’a fait comprendre que nous, comédiens, nous commençons avec une mallette d’accessoires, de petits trucs de jeu comme on dit, relativement pauvre et que petit à petit, de répétition en répétition, de scène en scène, nous remplissons cette mallette, puis plus le temps passe, plus l’on sait à quel moment sortir ce qu’il faut et au bon moment pour le jeu. Merci Lucas Anglarès !!

J’ai adoré la première échéance, où l’on pouvait piocher dans différentes œuvres pour construire une scène, une histoire. Puis il y a eu le travail sur les alexandrins, très formateur mais très difficile, et une mise en scène spéciale. Je me souviens d’une répétition où Jérôme léguillier notre directeur est entré dans la salle croyant qu’elle était vide, marquant un temps d’arrêt, nous regardant avec bienveillance, mais se disant qu’est-ce que c’est que ces fous !. La dernière échéance, scène à deux, je vais encore dire que j’ai adoré, ne vous en déplaise !

On s’est beaucoup amusé dans le travail, et bien guidé par Lucas Anglarès, de bons souvenirs, de belles rencontres au sein du cours !

La deuxième année, je me souviens avoir été plus autonome, et le rythme s’est vraiment accéléré, et dès le début avec Contraste. Passer d’un rôle à un autre en moins de 10 secondes. Le gros morceau, pour moi, ayant été parcours d’un rôle sur Macbeth ! Je suis passé complètement à travers et le regrette un peu, restons dans le présent, c’est fait ! J’ai un souvenir particulier pour la représentation de fin d’année sur Harold Pinter, où l’on s‘est occupé du décor, de la mise en scène, guidé par Stéphane Laudier, notre intervenant. La première fois pour ma part sur une scène et devant un public, magique ! D’être sur scène entouré de ses copains de promo et jouer avec eux a été une belle aventure. Merci Stéphane. Sur le travail, j’ai trouvé qu’on nous laissait plus expérimenter, chercher, trouver par nous-même. J’ai eu le sentiment d’être plus responsabilisé où plus professionnalisé. Le moment qui m’a marqué est sans aucun doute la Masterclasse de François Florent, deux jours de travail intensif au combien formateur, merci encore!!

  • Comment envisages-tu ta troisième année ?

Studieuse !! J’ai choisi pour commencer, le module Paul Claudel animé par Dag Jeanneret, des textes aussi beaux que difficiles, très difficiles même pour ma part. J’ai tendance à me dire qui peut le plus peut le moins. J’ai hâte de travailler sous la direction de Dag Jeanneret. Hâte aussi de refaire la masterclasse avec François Florent, le maître en personne. Pour la suite on verra.

J’ai l’envie de monter La croix de Craie, dans Grand-Peur et Misère, de Brecht soit en TFE, soit libre, à côté des cours, ce qui est sûr c’est que je veux le monter en court métrage. Il y a les castings aussi, mais je privilégie le travail au sein de l’école, même si je prépare quand même ma sortie!

  • Quels conseils pourrais-tu donner à un(e) futur(e) élève ?

Toi Florentin, profite à fond de cette école, ça passe très vite, trop vite, tu verras ! Charge-toi à fond de ces bons moments, de ces prises de tête dans les répétitions, des belles rencontres, et Travaille, travaille, travaille !!!

Accepte la critique, c’est ce qui fait avancer, prends l’option corps en jeu, mais surtout prends voix et diction: c’est le travail qui t’accompagnera, je pense, tout au long de ta vie de comédien. Apprivoise le plateau, même si tu es un amoureux du cinéma, le théâtre c’est la base de tout, c’est l’instant présent et c’est la communion avec ton auditoire. Va au théâtre, je devrais probablement y aller plus, mais observe la vie de tous les jours c’est un sacré théâtre, observe une manière de marcher, de se tenir, de boire, de parler, observe tout ce qui t’entoure ça te servira à remplir ta mallette de comédien. Travaille et ne baisse jamais les bra s!! Dans ce métier ou ailleurs.

Fais toi confiance, et ne te mets pas de barrière, on ne vit qu’une fois !!

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