Portrait de Arnaud & Margaux
Portrait

Arnaud & Margaux

C'est un travail personnel d’exploration constant à fournir, pour développer nos capacités et profiter du cursus.

Campus Bruxelles
Année 2020
élève

Le Cours Florent à Bruxelles a proposé à deux élèves de Première année de la formation Acteur, en cours du soir, de répondre à quelques questions sur leur quotidien à l’école. Merci à Margaux et Arnaud d’y avoir consacré du temps !

Les élèves qui suivent des cours à l’Université ou qui ont un travail en journée peuvent suivre le Cursus de Formation de l’Acteur en cours du soir. Cette classe se déroule de 19h30 à 22h30, et est cette saison dirigée par l’actrice Hélène de Saint Père. Le nombre d’heures de cours, et le programme sont parfaitement identiques aux cours de jours. Les élèves peuvent aussi, en fonction de leur emploi du temps, s’investir dans les ateliers complémentaires du Pass Options.

L’admission se fait pour toutes et tous de la même manière : par le biais d’un stage intensif de Théâtre ou de Cinéma. Ils ont ainsi l’occasion de découvrir l’école et de tester leur capacité à gérer plusieurs projets !

  • Margaux, Arnaud, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Margaux : J'ai 28 ans et j’ai intégré les Cours Florent cette année, en classe du soir. Parallèlement, je suis avocate et assistante à l’université. 

Arnaud : Je m'appelle Arnaud Englebert, j'ai 25 ans et je suis chargé de projet culturel dans une organisation de jeunesse. Je suis originaire de Manhay, un petit village situé dans les Ardennes belges. Éducateur spécialisé de formation, l'éducation est l'une de mes grandes passions avec le théâtre. J'aime aussi le sport, l'art et je suis un grand épicurien. 

  • D’où vient votre désir de laisser une place au théâtre dans votre vie ?

Margaux : Le déclic a été un concours d’éloquence à l’université, ma première rencontre avec l’écriture et la défense d’un texte personnel devant un jury de journalistes - dont notamment Myriam Leroy. Si mon métier m’offre ponctuellement des occasions de prendre la parole en public, mes interventions sont - par nature - très balisées et laissent peu de place à la spontanéité. La graine a germé. Et avec elle, le besoin d’augmenter la fréquence de ces prises de paroles et de m'extraire du consensualisme associé à ma profession. 

Arnaud : J'ai pu voir mon père sur les planches avec mes yeux d'enfants et j'ai eu l'envie d'y monter aussi un jour. Ensuite, c'est au début de l'adolescence que j'ai intégré la troupe de mon village qui souhaitait faire du théâtre avec des jeunes. Au fil des années, j'ai pu développer avec eux les techniques de bases du théâtre et jouer mes premières pièces. C'est aussi là que mon envie de théâtre s'est confirmée comme une réelle passion. 

  • Comment avez-vous intégré le Cursus ? Et, maintenant que six mois se sont écoulés depuis la rentrée, six mois de cette double ou triple vie… Quelles étaient vos attentes et vos premières impressions en intégrant la Première année du Cursus dans la classe du soir ?

Arnaud : J’ai fait mon stage d’accès fin août 2019, cela m'a énormément plu. Et depuis septembre, après quatorze années de théâtre, je laisse plus encore de place à ma passion au sein du Cours Florent à Bruxelles.  

Margaux : J'ai participé à une semaine de stage à Bruxelles, également l'été dernier. Un super cadeau d'anniversaire imposé à une maman convaincue que cette « lubie » ne serait que passagère... J’ai trouvé aux Cours Florent l’espace de création, de liberté et le côté transgressif qui manquaient à mon quotidien. Un lieu de partage où les notions de « précautions oratoires », « zone de confort », « jugement » sont bannies du vocabulaire… et où rien n’est jamais acquis ! J’ai aussi découvert un espace tourné vers l'introspection. Chacun explore à son rythme ses atouts et ses failles - souvent inavouées - guidé par Hélène de Saint Père dans une bienveillance constante. Ôter les barrières qu’on s’impose, explorer ses émotions et les déposer sur une scène est plus complexe que je ne l’avais imaginé. Mais tellement libérateur. C’est une école de vie, c’est un espace où règnent une grande spontanéité et une forme de candeur, un des rares endroits où l'on peut encore être un enfant. Je pense que c’est précisément ce paradoxe qui donne au théâtre sa dimension presque magique, que je souhaite à tout le monde d’expérimenter. 

Arnaud : La décision d’intégrer le Cours Florent a tout de même été difficile. J'ai une vie professionnelle et personnelle déjà bien remplie. Cela a impliqué un déménagement et pas mal de changements. Le tout sur 10 jours de temps pour être dans le délai pour les inscriptions. J'ai finalement trouvé une colocation à Verviers, proche de mon travail et du train. C’est un chemin d’organisation important, entre mon travail et les horaires de la classe du soir. 

  • Vous avez accès au PASS OPTIONS et à ces ateliers. A quoi participez-vous et comment organisez-vous votre travail ?

Margaux : J’ai déjà participé à l’option Improvisation. C’est un bon outil pour apprendre le lâcher-prise, qui est mon talon d’Achille ! J’apprécie aussi beaucoup l’écoute et l’esprit d’équipe nécessaires à cet exercice. Je suis inscrite également à l’atelier Corps en Jeu, qui a tout juste commencé avec les évènements du COVID-19. L’absence de cohérence entre mes intentions et ce que le corps exprime parasite trop souvent mon jeu. Le challenge est d’en faire des alliés et apporter ainsi plus d’ampleur à l’interprétation. Et d’ici quelques semaines, l’option Cinéma commencera. J’aimerais apprendre à intérioriser avec plus de justesse mes émotions, en contraste avec l’ouverture du jeu théâtral, dans lequel je me sens naturellement plus à l’aise. 

Arnaud : Je n’ai pas pu faire ce choix de participer à des ateliers, faute de suffisamment de temps. C'est une organisation assez complexe entre des horaires de travail, les cours, mes activités personnelles et les trajets de Verviers à Bruxelles. Je parviens à m'organiser grâce à mon agenda et en travaillant durant mes trajets. Pour apprendre mes scènes, faire des recherches, lire des pièces ou terminer quelques affaires du boulot par exemple. 

Margaux : L’équilibre est effectivement subtil, donc pas toujours évident à trouver, et à chacun sa combinaison adéquate. En ce qui me concerne, même si j’ai la chance de pouvoir organiser mon emploi du temps de manière flexible, je connais des périodes de frustration où je ne parviens pas à me consacrer aux cours comme je le souhaiterais. L’essentiel c’est de fonctionner par « tiroirs » : ouvrir le tiroir Cours Florent, c’est fermer celui boulot avec interdiction formelle de laisser les considérations pro nous polluer l’esprit ! 

  • Vous avez passé deux échéances : Mise en Jeu et Création Collective. Comment cela s'est passé ?

Margaux : En tant que « fœtus » dans le milieu du théâtre, j’ai été impressionnée par la première échéance de Mise en Jeu. Un véritable rendez-vous en « terre inconnue » : rencontre avec un professeur et des élèves talentueux, découverte de textes, d’auteurs, du jeu à deux, de l’importance de l’écoute. La Création Collective, c’était un laboratoire où les élèves mettent à profit ce qui fait une des richesses des Cours Florent : leur différence. On part d’une feuille blanche et on œuvre ensemble sur un projet commun, chacun ses talents, ses idées, son caractère pour bagages. Pas toujours simple de canaliser et orchestrer cette effusion d’énergies pour notre patiente metteuse en scène, Hélène. Un laboratoire individuel aussi, qui permet de se tester (avec succès ou non) dans des registres différents (la danse, le chant, l’écriture). 

Arnaud :  J'ai très bien vécu ces deux premières échéances. Malgré le stress que cela génère au moment du passage, je retiens tout le travail accompli pour y parvenir. L'opportunité de répéter et travailler des scènes en étant entouré par des gens motivés et des professionnels qualifiés est vraiment plaisante pour moi. Je vis ces premiers mois aux Cours Florent comme un laboratoire créatif inspirant dans lequel on nous pousse à évoluer constamment. 

  • Votre projet a-t-il changé depuis la rentrée ?

Margaux :  Les Cours Florent et ma vie professionnelle sont petit à petit devenus des vases communicants. Ce ne fut pas la symbiose immédiate, il a fallu des adaptations, mais maintenant c’est un couple qui fonctionne : les deux se complètent et s'inspirent. Surtout, et sans tomber dans la mièvrerie, les cours et les rencontres que j’y ai faits ont modifié la manière dont j’appréhende ma vie professionnelle (plouf). D’abord, les cours sont devenus un catalyseur d’énergie, un exutoire qui m’est précieux (et nécessaire à la santé mentale de mon entourage !). J’ai l’impression d’avoir gagné des années de recul en 6 mois : séparer l’essentiel de l’accessoire, relativiser. Ensuite, les cours m'ont permis d’éteindre le mode « pilote-automatique » qui était devenu mon quotidien et de me consacrer à d’autres choses qui me tiennent à cœur et que j’avais mises en veille, comme l’écriture notamment. Avant, « j’avais pas le temps ». Maintenant, je le prends. Je vous le disais… très introspectif ! Je suis impatiente de voir la suite, et curieuse ! 

Arnaud : Les choses ont et vont encore bouger oui. Il se trouve que je vais changer de travail dans les mois à venir, cela n'est pourtant pas directement lié à mon intégration aux Cours Florent. Par contre, il est clair que ma recherche va s'orienter vers Bruxelles pour mon nouvel emploi et pour venir y vivre afin de profiter pleinement des cours. De nombreux changements à venir donc, mais j'appréhende cela de manière sereine et optimiste. J'espère pouvoir profiter encore plus de l'expérience et du cursus en venant vivre à Bruxelles. Je me sens épanoui et je me réjouis de poursuivre le travail entamé avec les premières échéances. 

  • Quels seraient vos conseils à des futur.e.s élève.s ?

Margaux : Lavez-vous régulièrement les mains, sans oublier les espaces interdigitaux, et fermez le robinet à l’aide d’un essuie main à usage unique… Actualité mise à part, j’ai envie de citer Hélène de Saint-Père : « la créativité et l’imaginaire se cultivent ! Nourrissez-les, restez curieux et vous verrez, c’est un cercle vertueux. » Et j’ajouterai : soyez sincères et authentiques, ne cherchez pas à plaire. Faites-vous confiance : votre liberté de jeu commence là où s’arrête votre peur de mal faire. En bref, prenez votre travail au sérieux, pas vous-mêmes. Vivez l’expérience pour ce qu’elle est : un cadeau qui se mérite. Donnez tout. Et même plus… ! 

Arnaud : Je leur dirais d'abord que le Cours Florent est vraiment une belle expérience mais que cela demande beaucoup d'investissement. C'est un travail personnel d’exploration constant à fournir, pour développer nos capacités et profiter du cursus. Je les invite aussi à être curieux, à écrire et à être en recherche constante par rapport à l'univers théâtral. Il faut se donner les moyens pour rendre les choses possibles et le travail finit toujours par payer. N'hésitez pas à vous lancer si vous êtes passionné par le théâtre et que vous souhaitez évoluer. 

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