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Rencontre avec le Théâtre le Varia au Cours Florent à Bruxelles

Publié le 26/09/2017

Voici la suite des rencontres de rentrée sur le Campus de Bruxelles ! Laura Vauquois et Mélissa, chargées des relations avec les publics au Théâtre Varia, et Christine Hernandez, chargée de promotion, sont venues rencontrer les élèves bruxellois. Elles étaient accompagnées de Stéphane Arcas, plasticien, metteur en scène et scénographe, venu présenter le spectacle Retour à Reims, sur fond rouge, qui fera l’ouverture de saison du Varia au mois d’octobre. 

Retour à Reims, sur fond rouge. Adaptation et mise en scène de Stéphane Arcas. 

D’après Retour à Reims, de Didier Eribon. 

Après l’enterrement de son père, Didier Eribon retourne chez sa mère à Reims – la ville de l’insulte. Il retrouve le milieu ouvrier qu’il a quitté 30 ans auparavant, pensant pouvoir vivre sa vie à l’écart de sa famille et s’inventer soi-même en tournant le dos à son passé. Un plongeon dans son histoire, son homosexualité et l’homophobie de son père… Il comprend le déterminisme social qui a pesé sur ses parents. Didier Eribon mêle à son récit les éléments d’une réflexion plus vaste sur les classes, la fabrication des identités, la politique, le vote, la sexualité…  

AU VARIA DU 3 AU 21 OCTOBRE 

VENDREDI 22 SEPTEMBRE – PORTRAIT

  • Stéphane, peux-tu nous parler de l’œuvre que tu as adapté au théâtre : Retour à Reims ?

Stéphane Arcas : Didier Eribon est un sociologue philosophe. Il vivait parmi les intellectuels du Marais à Paris, et à la mort de son père, il est retourné dans sa ville natale : Reims. Il avait fait ce trajet classique de la province vers la capitale, à essayer de noyer ses origines sociales dans l’anonymat parisien. Pourquoi, alors qu’il avait tant bosser sur la question des déterminismes sociaux, cette honte de ses origines avait été niée ? Depuis sa relation intime avec son père, il développe une espèce d’épopée familiale, et aussi une réflexion sur la classe ouvrière et son effacement du paysage politique, au niveau de la représentation et même du langage.

Dans l’écriture, j’ai ajouté aussi des textes de Michel Foucault, sur la relation à l’intimité, sur la folie.

Je suis quelqu’un qui aime beaucoup le visuel, donc l’univers sera assez tranché. Mais il y aura des surprises dont je ne vais pas parler maintenant.

  • Pourquoi l’avoir choisi ?

S. A. : Je l’ai lu et j’ai eu un flash. C’est un texte qui m’a touché. Je connais ce chemin de classe qu’il a suivi. Ce n’est pas un livre qui a la prétention de dire aux lecteurs il faut faire ci ou faire ça. Didier Eribon fait un constat, un état des lieux de ce fonctionnement systémique, de ce malaise toujours très actuel. C’est une matière textuelle, qui n’est pas que théorique, elle est aussi très littéraire. Il y a beaucoup de discussion entre lui et sa mère, qui donne une matière absolument théâtrale.

  • Ton précédent spectacle était aussi très visuel. Tu as d’ailleurs travaillé sur ce texte avec la première promotion du Cours Florent à Bruxelles.

S. A. : Mon précédent projet, Bleu Bleu, était une auto fiction où je racontais mes années 90, quand j’étais aux beaux-arts à Toulouse. Une histoire fantasmée, exubérante, très psychédélique : trois jeunes étudiants font trop la fête et n’arrivent pas à produire leurs œuvres. Ils décident de vendre de la drogue. Et cette activité, ils la transforment elle-même en œuvre conceptuelle… C’est une comédie grunge avec de la musique live, comme dans Retour à Reims, sur fond rouge. Dans le cadre du module 2 des élèves de 3ème année du Cours Florent à Bruxelles*, qui étaient hyper motivés, on a monté un marathon avec Bleu Bleu, dans une version étendue de 3h, et dans d’autres espaces, des performances et une autre œuvre : Fireworks ; et on a enchaîné tout ça pendant 9h dans l’école. C’était top !

  • Comment diriges-tu tes comédiennes et comédiens ?

S. A. : Ça change à chaque fois. Mais sur ce texte, Retour à Reims, comme c’est une adaptation, j’ai d’abord écrit dans mon coin. Ensuite je leur ai livré la partition et je les écouté. J’ai vu comment ils s’en emparaient, je leur ai demandé dans un premier temps de ne pas s’écouter ! De ne pas chercher l’harmonie ! Chacun a amené sa couleur. Ces couleurs, mêlées à ma propre idée, ont créées un accident. Et c’est cet accident que j’ai développé. 

Je laisse beaucoup de liberté dans un cadre que je verrouille. Chaque comédien va avoir sa manière de tirer le texte, comme devant un carton plein de lacets, depuis lequel ils vont tirer leur propre file, avec chacun leur logique. J’aime beaucoup exposer les modes de pensées, dans une espèce d’entre-deux assez naturaliste, entre le personnage et l’humain. J’aime bien l’humanité.

Le spectacle Retour à Reims, sur fond rouge, se jouera au Théâtre Varia du 3 au 21 Octobre 2017 (154, Rue du Gray à Ixelles). 

Merci à Laura, Mélissa et Christine d’avoir présenté cette riche saison que nous avons hâte de partager !

*Saison 2015-2016

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