Actualités

Rencontre avec Etienne de Balasy

Publié le 7/11/2019
Couverture Etienne de Balasy

À l’occasion de la sortie de son livre « Le Guide Presque Complet du Presque Parfait One man show » le 20 Février 2020. Nous avons rencontré Etienne de Balasy, chargé de cours de l’atelier One man show et stand-up. 

  • Quel est votre parcours au Cours Florent ?

J'ai contacté Frédéric Montfort, directeur du Cours Florent qui m’a tout de suite reçu et dit un grand oui ! Et c’est parti comme ça… Très simplement. Ça me paraissait normal qu’on commence à inscrire le one man et le stand-up dans le cursus d’une école comme le Cours Florent. Cela fait maintenant deux ans que j’anime l’atelier One man show et stand-up en enseignement spécialisé.   

  • Et d’où vient cette passion pour le one man show ?

J’ai eu une formation théâtrale très classique qui m’a énormément apporté, mais plus j’ai avancé dans ma vie professionnelle et plus j’ai eu envie de liberté. Le One man est, pour moi, le street-art du théâtre si je puis dire. Il y a deux aspects que j’aime par-dessus tout dans le one man : c’est à la fois un travail d’auteur et un travail de comédien. Il ne faut pas se tromper : un humoriste d’aujourd’hui, c’est avant tout un auteur. J’ai toujours trouvé passionnant de collaborer avec des auteurs contemporains, qu’ils écrivent des pièces de théâtre ou des sketchs. Et si, en plus, il est bon comédien alors ce n’est que du plaisir ! 

  • Comme vous le disiez, vous enseignez le One Man Show en enseignement spécialisé, en quoi consiste ce cours et quels sont les enjeux ? 

Cette classe est particulière, car j’y accueille des élèves du Cours, donc des comédiennes et des comédiens qui sont habitués à dire des textes écrits par d’autres et à jouer un personnage, parfois très éloigné d’eux. Dans la classe de one, c’est totalement l’inverse ! Ils vont devenir leurs propres auteurs et leurs propres instruments. Ils vont essayer de nous faire rire en riant d’eux même ! Et l’air de rien, c’est un sacré chemin à faire ! Il y aussi un aspect très important dans cet atelier : j’essaye de faire comprendre la réalité et la difficulté de ce métier aux élèves ; je fais venir des producteurs, des juristes, des humoristes qui viennent témoigner et discuter avec eux. L’année dernière Alex Vizorek et Jérémy Ferrari sont venus voir leur travail et les conseiller. 

  • Vous avez mis en scène le dernier spectacle de Jean-Luc Lemoine, pouvez-vous nous parler de votre travail sur le projet et de quelle manière votre collaboration est-elle née ? 

Je dirigeais le Festival d’humour de Montreux et je venais de mettre en scène Patrick Timsit quand Jean-Luc Lemoine m’a demandé pour la première fois de le mettre en scène. Aujourd’hui, on en est au troisième spectacle ensemble ! C’est d’ailleurs un peu la même chose avec tous les humoristes avec qui j’ai travaillé, ils ont la gentillesse de me demander de travailler sur le long terme avec eux. 

Je pourrais difficilement définir précisément notre collaboration. Elles sont toutes différentes selon avec qui je travaille. Jean-Luc est un vrai auteur. Avec certains artistes, je collabore étroitement à l’écriture du show, mais avec Jean-Luc tout est écrit à la virgule près. Je suis là pour m’assurer que le message qu’il veut faire passer est clair, j’organise tout ce qui se passe autour (les lumières, le décor, etc.) et bien entendu nous travaillons sur les intentions et le jeu d’acteur ; je suis une espèce de boussole qui s’assure de bien garder le nord ! Et puis surtout, c’est un ami. C’est primordial pour moi. Mon investissement dans un show qui dure souvent deux à trois ans est tel que je ne pourrais pas le faire si je n’avais pas une profonde amitié et un grand respect pour l’artiste avec qui je travaille. 

  • Vous avez mis en scène beaucoup d’artistes, avez-vous déjà pensé à monter votre propre spectacle ?

Jamais ! Surtout pas ! C’est d’ailleurs, sans fausse modestie, sans doute ma qualité principale de metteur en scène de one man. Je ne souhaite en aucun cas être à la place de l’artiste. Je ne me projette pas du tout en lui. Je suis là pour lui. Je suis à son service. C’est très important. Je crois que c’est une des clés du bonheur dans nos métiers : trouver sa place et y être heureux. Je suis heureux en coulisse. C’est ma place. 

  • Vous allez notamment sortir prochainement un ouvrage intitulé " Le Guide Presque Complet du Presque Parfait One man show ", pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et sur ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

C’est un livre sans prétention, mais il n’existait pas ! Ça se veut être un vrai guide artistique et pratique pour se lancer dans le métier. Il n’a pas la prétention de donner du talent au lecteur, mais de l’aider à le développer, oui ! Je pense qu’il y a tous les renseignements possibles et imaginables pour devenir humoriste. Enfin presque… D’où le titre…

  • Auriez-vous un conseil pour les personnes qui souhaiterait tenter leur chance dans le One Man Show ou la scène ? 

Pensez tous les jours à ces deux phrases que j’adore et qui me font rire : « Tu n’as aucune chance saisie-la » du philosophe Schopenhauer. Et celle de l’acteur anglais David Niven qui disait « ne vous inquiétez pas, le plus dur dans le métier, c’est juste les 30 premières années … »  

Partager cet article