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Priscilla Adade-Helledy au théâtre de Poche à Bruxelles

Publié le 11/10/2017
Priscilla Adade-Helledy au théâtre de Poche à Bruxelles

Formée par Isabelle Duperray, elle a été lauréate du Prix Olga Horstig et du Prix Lesley Chatterley en 2010. Sa carrière a commencé pendant ses études à Londres dans des comédies françaises : Mince Alors ! de Charlotte de Turckheim et Un Plan Parfait de Pascal Chaumeil. Elle s’est développée ensuite en Angleterre et en France, aux côtés de Chris Shepherd, Paterson Joseph, Dany Boon, Brett Bailey, Alexandra Leclère, Didier Bourdon, Karine Viard…

Nous sommes heureux de retrouver Priscilla sur le plateau du Théâtre de Poche à Bruxelles pour le spectacle Botala Mindele – texte de Rémi De Vos et mise en scène de Frédéric Dussenne - jusqu’au 14 octobre.

  • Priscilla, Botala Mindele est un texte au ton grinçant et teinté d’humour noir, situé dans un contexte néo-colonial. Peux-tu nous parler du projet, de la genèse du spectacle ?

Cela fait 7 ans que Rémi De Vos travaille sur cette pièce, qu’il commence a écrire après un séjour de plusieurs semaines à Kinshasa. Frédéric Dussenne, qui a mis en scène Occident, s’est alors intéressé au projet dû au lien entre la Belgique et le Congo ; cette pièce ne pouvait être créée qu’en Belgique. 

Botala Mindele est l’enfant imaginaire de Becket et Feydeau, mêlant l’absurde au Vaudeville afin de dénoncer une réalité encore bien trop présente. 

Dans un contexte domestique, Rémi de Vos et sa plume directe et efficace, nous fait repenser le monde, ses rapports de force, ses luttes multiples pour s’en sortir, trouver le bonheur ou juste, moins s’ennuyer. On se retrouve dans le foyer de Mathilde et Ruben (fabuleux Valérie Bauchau et Philippe Jeusette), un couple occidental habitant Kinshasa depuis 30 années. Ils sont riches, sans enfants et s’ennuient. Ils acceuillent lors de deux diners Corrine et Daniel (formidables Stéphane Bissot et Benoît Vandorslaer), occidentaux débarquant en Afrique, qui sollicitent l’aide de leurs compatriotes afin de développer une entreprise de caoutchou en RDC. 

Pour ceux qui ne connaissent pas notre passé colonial, et les millions de morts que l’exploitation du caoutchouc a provoqué, je vous invite à regarder la petite vidéo Les petites mains du caoutchouc.

  • Comment as-tu rencontré et intégré l’équipe ? Et comment s’est passé le travail de création et de répétition ?

Mon amie actrice Babetida Sadjo m’a suggéré au metteur en scène, Frédéric Dussenne ; nous nous sommes rencontrés, et à la suite d’une lecture, il m’a offert le rôle. Un mix de réseau et d’audition donc !

Botala Mindele à Bruxelles est une co-production du théatre le Rideau, le théâtre de Poche et la Compagnie L’acteur et l’écrit. Nous avons donc fait deux semaines de travail à la table, deux semaines de plateau dans les locaux de la Compagnie, et deux semaines au Poche avant d’entamer les représentations. Frédéric Dussenne a une méthode de travail très spécifique, fascinante. Ensemble, nous découpons le texte afin d’obtenir une sorte de partition faite de temps, de barres, de silence. C’est dans ces barres que la plupart du jeu se fait. Comme il nous le répétait souvent, la pièce est le négatif du texte : tous les enjeux, les non-dits, ce que raconte la pièce, se trouve dans ces temps. 

  • Ton personnage est une jeune domestique qui a un grand pouvoir de fascination ! Que peux-tu nous dire de Louise ? Comment t’es-tu préparée pour ce rôle ? 

On sait très peu sur Louise dans la pièce et le public et les critiques l’ont souvent qualifiée d’ambiguë : cela me fait très plaisir. C’est une jeune femme forte, une princesse dans le vrai sens du terme, elle vient d’une famille royale congolaise. Elle est maligne et a apprit à survivre dans un monde où le pouvoir et l’argent reignent. Si elle est domestique chez des personnes haut placées comme Mathilde et Ruben, c’est que quelque part elle se trouve elle-même dans les hautes sphères. Elle est intelligente, éduquée et sait se comporter convenablement avec des personnes importantes invitées chez ses employeurs. 

Malgré la débrouille et la manipulation qu’elle est obligée d’utiliser, elle est sensible est assez clairevoyante sur le monde. Le mal-être de Mathilde la touche : Je suis triste parce que vous n’êtes pas heureuse avec votre mari et elle n’a pas peur de confronter Ruben lorsque l’opportunité se présente. C’est une fight for survival soupoudrée d’intelligence. 

Ce que j’aime le plus dans le métier d’actrice, c’est la recherche. J’ai passé des semaines à lire des livres sur le Congo, à voir des films, des documentaires sur l’époque coloniale et le néo-colonialisme. J’ai également fait la visite de lieux et monuments dont on a hérité de par notre histoire coloniale, ici à Bruxelles, organisées par l ‘association Mémoire coloniale. J’ai pris un plaisir fou à m’instruire sur ce sujet, inhérent à notre pays mais dont je n’avais que peu de connaissance. 

  • Tu es comédienne de théâtre et de cinéma. Comment définirais-tu ton travail de plateau et face-caméra ? Cela nourri-t-il ton expérience d’entrepreneuse – ou vice-versa ?

C’est pertinent parce que le métier d’actrice de cinéma et de théâtre est essentiellement le même... Et pourtant, il est aussi très différent. Oui, dans les deux cas, il s’agit d’incarner un personnage afin de le mettre au service d’une histoire, mais la façon de le faire est très différente. J’aime beaucoup la liberté au cinéma de pouvoir jouer sur des subtilités de regards et d’expressions minimalistes. On peut raconter tellement avec un regard, un sourire, une main qui bouge. Mais au théâtre, ce que j’aime le plus ce sont les répétitions, chercher encore et encore la meilleure façon de raconter cette histoire, chacun et ensemble, pendant des jours et à nouveau, différemment, lors de représentations. C’est quelque chose de complètement unique, cette chance de pouvoir réinventer jusqu'à la dernière représentation. 

Je pense que le métier d’actrice m’a énormément aidé dans mon nouveau rôle d’entrepreneuse et la création de mon entreprise PRYSM. Nous sommes notre propre entreprise en tant qu’acteurs : 

- Rencontres et networking = prospection

- CV, bande-démo, agents = marketing

- Gestion du temps, prise de rdv etc.

Je pense aussi que le côté humain dans le métier d’actrice m’a énormément aidé à conserver cela dans PRYSM. Je m’entoure que de personnes qui, humainement, me touchent et que j’admire.

  • Y a-t-il une règle, une citation, voire même une réplique, qui t’a guidé dans ta carrière ?

Pendant mes études au Cours Florent à Paris, un ami, acteur et metteur en scène, m’a donné sa règle pour accepter ou non un projet. 

1. Apprendre

2. S’amuser

3. Gagner de l’argent

Si y en a 2 sur 3, j’accepte le projet. 

BOTALA MINDELE en tournée

Rideau de Bruxelles / Théâtre de Poche (Bruxelles, Be)

  • Du 12 septembre au 14 octobre 2017

Atelier Théâtre Jean Vilar (Louvain-La-Neuve, Be)

  • Du 17 au 21 octobre 2017

Théâtre des Osses (Fribourg, Ch)

  • Du 02 au 12 novembre 2017

Théâtre de Liège (Liège, Be)

  • Du 24 au 28 avril 2018

Les Célestins (Lyon, Fr)

  • Du 16 au 26 mai 2018

Prochains stages à Bruxelles

Stage de théâtre de l'école d'acteur
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Bruxelles
Avril à Août
36h
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printemps, été, septembre
20h

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