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Masterclasse dirigée par Pierre Hancisse à Bruxelles

Publié le 28/11/2017
Pierre Hancisse et ses élèves du Cours Florent lors de sa Master Class

La venue de Pierre Hancisse, ancien pensionnaire de la Comédie Française, sur le campus du Cours Florent à Bruxelles a été l’occasion d’une rencontre.

Formé au Cours Florent, Pierre Hancisse y reçoit l’enseignement de David Garel, Fanny Laudicina et Jerzy Klezyk. Il apparait dans des longs métrages, notamment dans Les Innocents de Bertolucci en 2002 avant de s’engager dans un parcours universitaire, mais une fois diplômé de la Sorbonne et de HEC, il réintègre le Cours Florent.

En 2010, il interprète Léandre dans Le Distrait de Jean-François Regnard avec la compagnie Le Théâtre en Crise au Théâtre du Temps. En 2011, il joue sous la direction de Jerzy Klezyk dans une adaptation de L’Éveil du printemps de Wedekind. Pierre Hancisse entre à la Comédie Française le 15 octobre 2012. Il y joue Molière pour Hervé Pierre (George Dandin) et Véronique Vella (Psyché), Shakespeare pour Muriel Mayette-Holtz (Le Songe d'une nuit d'été) et Edmond Rostand pour Denis Podalydès (Cyrano de Bergerac).

Il joue également dans Les Estivants de Maxime Gorki par Gérard Desarthe, et Innocence de Dea Loher par Denis Marleau. Il est Hémon dans Antigone d’Anouilh mise en scène par Marc Paquien, Dorante dans Le Petit-Maître corrigé de Marivaux mis en scène par Clément Hervieu-Léger, L’Étranger dans Intérieur de Maurice Maeterlinck mis en scène par Nâzim Boudjenah

  • Quel regard portes-tu sur ton parcours au Cours Florent ?

Je suis rentré pour la première au Cours Florent à 16 ans, la dernière année où des locaux étaient encore sur l’île Saint-Louis. J’ai fait des aller-retours permanents entre des études plus classiques et le Cours Florent. J’ai fait des études de Lettres, hypokhâgne, khâgne, HEC à Paris, et ensuite la Sorbonne. 

J’ai fait le formation Théâtre en classe du soir. C’était un vrai questionnement sur le fait d’en faire mon métier ou pas ; ça me changeait aussi de mes études, compte tenu de mes origines, je suis un enfant de la balle. J’aimais beaucoup l’émulation collective ; le fait d’être 30 dans une classe a toujours été un bon argument : c’est un reflet complet de ce qu’il se passe dans le métier. Il faut être tout le temps sur le coup, être à l’affut, rester éveillé, ne pas s’endormir ! Cette chose-là me plaisait beaucoup !

  • Tu as été engagé en tant que pensionnaire à la Comédie Française fin 2012, comment tu décrirais ce moment-là ?

J’étais très content. C’était un point de départ, une manière de bosser absolument privilégiée. C’est un endroit génial pour faire du théâtre. Pendant 5 ans j’étais dans des conditions de ouf, avec des acteurs de ouf ! C’est un apprentissage gigantesque, à temps-plein ; je travaillais sur 5 ou 6 spectacles par an. On passait d’un registre à l’autre en permanence, c’est vraiment cool !

  • Tu fais du théâtre, mais tu as fait aussi de l’image, en télévision et cinéma ; as-tu une préférence de travail ?

J’ai effectivement fait un peu d’images, mais pas des masses. Je ne m’en détourne pas, mais le cœur de mon travail, c’est le théâtre. Les pratiques se nourrissent quand même complètement, le but étant dans tous les cas de faire croire à quelque chose ! 

  • Quels sont tes désirs ?

Sans avoir du tout l’intention d’arrêter de jouer, je réfléchis à un projet de mise en scène. Je vais donc un peu vers l’écriture !

  • Un rôle t a-t-il marqué dans ta carrière ?

Pas vraiment, dans le sens où un rôle c’est toujours la manière dont tu les rencontres ; c’est d’ailleurs une rencontre à trois : soi, le metteur en scène et le personnage. Cela se construit dans une sorte d’alchimie, dans le travail, au moment où on se rend compte que quelque chose de génial nous tombe dessus.

Je me rappelle d’une pièce contemporaine italienne que j’avais joué en 2013 : la Maladie de la Famille M de Fausto Paravidino. Je jouais avec un super pote à moi qui s’appelle Nâzim Boudjenah ; je jouais un petit italien un peu paumé, un peu lunaire, toujours un peu à côté de la plaque, qui s’appelait Fabrizio, et Nazim jouaient Fulvio, un personnage plus terrien, franc du collier, un peu bourrin. Ce duo-là, j’adorais le jouer par exemple. 

Il y a eu aussi Antigone en 2014, mis en scène par Marc Paquien, je jouais le jeune Hémon, ça m’a beaucoup plu.

  • Tu viens de passer 2 jours sur le campus de Bruxelles, avec la classe de troisième année de la formation d'acteur. Comment tu as préparé cet atelier ?

C’était la première fois que j’animais un atelier, l’intervention s’est hyper bien passée. Et je suis ravi de pouvoir intervenir ici sur un stage ponctuel, je me suis vraiment marré !

J’en avais au départ parlé à mon professeur. Je lui ai dit que ça me plairait d’intervenir auprès d’élèves. Je suis sorti du Cours Florent il n’y a pas si longtemps que ça, et mes souvenirs sont très vifs, de ce que c’était qu’être sur les bancs, quels étaient les problématiques que je rencontrais, comme je me sentais parfois empêtré… Je me suis dit que je pouvais avoir une réelle utilité vis-à-vis de ça.

Cela s’est concrétisé et j’ai réfléchi à des textes à partir desquels on pouvait travailler. L’idée n’était pas de proposer un aboutissement, mais d’avantage de voir comment un acteur arrive à bouger. Et comment, avec un jeune acteur souvent encore encombré, dans le doute, on fait sauter ces choses-là. L’important n’était pas de jouer de la bonne manière, mais de décoincer les nœuds, de mieux appréhender son travail.

C’était très court mais je suis trop content du travail. Ils sont nombreux, à l’écoute et hyper chouettes ! Un groupe très soudé, absolument pas dans le jugement ; ils étaient dans ce mode : comment arriver à faire feu de ce que l’autre réussit ou réussit moins bien ?, comment transformer ça ?. Ce qui est une des plus grandes qualités d’un acteur ou d’une actrice : être à l’écoute de son ou sa partenaire !

 

Un immense merci à Pierre Hancisse pour son intervention, pour le temps qu’il nous a consacré. Nous espérons le retrouver prochainement !

Et bon travail à nos élèves de troisième année !

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