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Loïc Labaste, élève à Bordeaux, sélectionné au Prix Florent Image

Publié le 13/09/2018

Loic Labaste, élève du Cours Florent Bordeaux voit son film sélectionné et diffusé à La Fémis dans le cadre du Prix Florent Image ! Il a accepté, entre deux cours, de se plier à l'exercice de l'interview... 

  • Bonjour Loïc, peux-tu stp te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Loïc Labaste, 19 ans, jeune comédien et réalisateur. J’ai fait mon stage en février  avec Simon Jeannin (très motivant et enrichissant) et j’ai été accepté au Cours Florent à Bordeaux pour le rentrée 2017-2018. La première promo, quelle chance !

  • Que fais-tu à côté du Cours Florent ? Comment organises-tu ton planning ?

En parallèle des Cours Florent, j’étudie à Bordeaux Montaigne dans la Licence Art du spectacle Théâtre (2ème année). Je trouve intéressant de compléter ma formation avec des cours théoriques et pratiques acquise à la fac. Cela m’apporte une autre vision du monde théâtral. 

A l’âge de 8 ans, mes parents ont découvert ma sensibilité artistique et m’ont encouragé à faire du théâtre et de la danse. Je suis actuellement dans quatre troupes près de chez moi (Landes) : le Cabaret d’Orist (depuis 2008), le Théâtre à St Lon (depuis 2010), la Compagnie Gina Laurent (depuis 2018) et j’ai créé ma troupe En Décalé avec quatre artistes, de tous âges, passionnés comme moi (en 2016). 

Je vais au Cours Florent le soir pour pouvoir assister au cours de la fac la journée. Je travaille tous mes textes, répétitions et projets dans mes temps libres et le week-end. Tout le temps dans le rush…

J’essaie de donner à chacun de mes engagements le meilleur de moi-même, ma touche personnelle et d’aller jusqu’au bout de mes rêves et projets.

  • Que penses-tu de ta formation au Cours Florent Bordeaux ? Quels souvenirs mémorables gardes-tu du stage et de ta première année ? 

Cette première année au Cours Florent à Bordeaux a été riche en expériences et découvertes. J’ai beaucoup apprécié le collectif de la classe, la cohésion et le partage des différentes personnalités. On a pu créer librement et se livrer totalement sans crainte grâce au climat de confiance et de bienveillance qu’a mis en place notre professeur Romaric Maucoeur. J’ai découvert divers enseignements très formateurs : Jeu de Masque neutre, Comedia dell’arte et Balinéen avec Amélie Lepeytre, de l’improvisation muette puis parlé avec Simon Jeannin et un Travail vocal et diction avec Christophe Lorcat, notre directeur qui dispense également des cours.

Mes deux meilleurs souvenirs de l’année :

Pendant le stage d’accès, Simon Jeannin nous a donné des directives pour améliorer notre scène. Mais pour aller encore plus loin, il nous a demandé de jouer des fous dans un hôpital psychiatrique. Il n’y a qu’au théâtre qu’on peut faire ça ! Je jouais le médecin et ma partenaire la patiente. Ça m’a énormément débloqué et mis en confiance pour l’échéance. A la fin de la session, il a rajouté Jouez sur scène comme si c’était la dernière fois. J’ai pris conscience qu’il fallait toujours donner le maximum de soi-même pour s’offrir au public. 

Durant ma première année, je me souviendrai toujours des exercices vocaux et corporels que nous faisions dans le jardin du château au coucher du soleil. Un cadre magnifique, comme une parenthèse dans ma vie quotidienne, où j’oublie tout, sauf d’être moi-même : artiste. 

  • Si tu devais donner des conseils à ceux qui hésitent à rejoindre le Cours Florent ?

N’ayez pas peur de vous lancer. Nous ne pensons pas assez que c’est une école pour apprendre, où l’on peut tomber puis se relever, créer et se dévoiler sur un plateau. Tout cela grâce à notre passion commune que nous partageons avec mes collègues et professeurs.

  • Peux-tu nous parler du Prix Florent Image ?

Armand Lameloise, professeur en Cinéma au Cours Florent à Paris, est venu nous présenter le Prix Florent Image, un concours de court-métrage organisé dans les quatre campus des Cours Florent et ouvert à tous les élèves de l’école. J’avais déjà en tête de réaliser un court-métrage. Je me suis donc adapté aux critères présentés pour tenter ma chance. Je me suis lancé un défi car c’est la première fois que je m’inscrivais à un concours.

  • Comment as-tu travailler pour le Prix Florent Image ?

J’ai toujours apprécié écrire des adaptations cinématographiques inspirées de romans ou de pièces de théâtres. J’ai réalisé et joué dans 4 scénarios adaptés : Frères malgré tout (10min - 2011) ; Paris-Broadway, reprise d’un film de Joséphine Ange Gardien (1h - 2014) ; Tragédie à Orist, personnages et roman d’Agatha Christie (40min - 2016) ; La Mouette, pièce d’Anton Tchekhov (8min – 2017).

En première Littéraire, ma professeure de français nous a fait lire L’Etranger d’Albert Camus. J’avais seulement lu la première partie du roman et la deuxième sur une BD adapté de l’œuvre dessiné par Jacques Ferrandez. Les dessins m’ont beaucoup touché, surtout pour le personnage principal, Meursault. Je voulais donc en faire une pièce ou un film. D’après la BD et les images que j’avais en tête, je me suis lancé à écrire le scénario de la première partie du roman. Un exercice difficile car le but était de le faire en 15 minutes. J’ai commencé à écrire en novembre 2017 et nous avons tourné le film du 17 au 19 avril 2018 à Capbreton. J’ai mis toute mon énergie et ma passion pour qu’il se réalise !

Dès janvier 2018, j’ai cherché mes comédiens parmi mes camarades du Cours Florent et de la fac qui correspondait le mieux aux personnages. Je leur ai proposé un casting pour les deux rôles principaux.  Et c’est le couple Julien Lagueny et Gabrielle Coubes qui m’ont conquis par leur jeu réaliste et juste. 

Par la suite, j’ai dû faire des repérages sur les lieux de tournage et demander les autorisations pour la plage, dans un cinéma, chez des particuliers… J’ai choisi de situer le film sur la côte Landaise dans les années 60 pour m’adapter au lieu de tournage (blockhaus de la guerre 39-45 sur la plage) et non pas en 1935 à Alger comme l’a écrit Camus. 

Ensuite, je me suis occupé des accessoires et des costumes que j’ai trouvés dans le grenier et les armoires de mes grands-parents, des friperies et le magasin vintage Peppa Gallo. Mon budget était proche de 400€, sans compter la location de l’appartement où nous tournions et dormions, prêté par un proche.

Enfin, j’ai monté mon équipe technique avec des personnes aussi passionnées que moi et qui avait envie de partager cette aventure. C’est comme ça que Thibault Delacoste a pris en main la caméra et le montage, Capucine Derval la perche son, et Zoë Hermet l’appareil photo et les pinceaux de maquillage. Il restait à organiser les journées, faire le listing (costumes, accessoires…) de chaque scène et tourner le film !

  • Peux-tu nous parler de ton film à présent ?

Le film s’intitule ETRANGER. C’est une fiction qui reprend l’histoire d’un homme étrange, Meursault. Il vient de rencontrer une belle jeune fille, Marie. Une relation se développe entre eux et devient rapidement ambigüe et mystérieuse. Il fréquente également Raymond, son ami d'enfance, qui l'entraîne dans ses manigances. Un jour, ils partent tous les trois à la plage sous une chaleur torride…

Je fais de nombreux clins d’œil à l’œuvre d’Albert Camus pour rester proche de son intrigue mais je prends plaisir à apporter mon univers. J’intègre même la voix charismatique de l’auteur dans l’une des scènes. Pour rester fidèle à l’ambiance du livre, j’ai gardé les dialogues des scènes qui me paraissaient importantes.

Je ne connaissais pas la plupart de mes comédiens et techniciens. Ce qui m’a permis de les diriger sans appréhension et le plus sérieusement possible. Ils savaient dissocier le travail et les temps de pause. L’ambiance et la cohésion de l’équipe a été immédiate et spontané. Beaucoup de rires, d’écoute, d’échanges et de respect entre tous. C’était aussi une belle aventure humaine.

  • Comment as-tu vécu le fait d’avoir été sélectionné ? Qu’est-ce cela peut t’apporter ? Quelles suites imagines-tu pour ton film et ce projet ?

Quand j’ai reçu la liste des sélectionnés pour la compétition, j’étais à la fois surpris et très heureux d’avoir passé la première marche et que mon travail soit reconnu. J’attends avec impatience le résultat des nominations à la Fémis de Paris … mais je suis déjà très fier du travail que nous avons réalisé ensemble. Cela m’encourage à aller plus loin dans mes projets et me donne envie de continuer. Cela permet aussi de me faire connaitre dans différents métiers : scénariste et réalisateur.

J’ai proposé Etranger à cinq festivals de courts-métrage pour 2019. J’attends leur réponse… Je vais aussi projeter ce film dans des lycées car L’Etranger est encore au programme, faire des Soirées Camus dans des bibliothèques et pourquoi pas dans des cinémas arts et essais.

Je viens de finir une nouvelle réalisation d’un long-métrage DIX (1h45), adaptation d’une pièce policière d’Agatha Christie. Un nouveau challenge et déjà pleins d’autres idées en tête…

  • C’est la rentrée en deuxième année. Que gardes-tu de ta première année ? Qu’attend-tu de cette deuxième année ? 

Durant la première année, j’ai appris à : garder confiance en moi, écouter les autres, avoir un œil de spectateurs, diriger un projet comme un metteur en scène, mélanger nos idées dans un travail collectif, gérer le son et la lumière durant une échéance et apprendre à interpréter les alexandrins grâce à Romaric Maucoeur, spécialiste dans ce style de pièces. D’ailleurs, je garde un très beau souvenir du rôle de Matamore dans l’Illusion Comique de Corneille. Un des points les plus positifs de cette année était d’avoir travaillé et amélioré ma posture et le placement de mon corps sur le plateau, grâce à l’enseignement spécialisé : Masque.

Cette deuxième année va me permettre de découvrir d’autres univers, de nouveaux personnages, d’avancer dans mes projets et de progresser dans mes deux passions : le théâtre et le cinéma. Je vais découvrir de nouvelles têtes et personnalités dans ma classe. J’ai hâte !

  • Des conseils pour la nouvelle promotion de l’école ?

N’ayez pas peur du regard des autres. Nous sommes tous là pour apprendre. Imaginez, créez, proposez, jouez, réalisez pour avancer dans votre passion.  Restez motivé et optimiste pour vos futurs projets. Nous sommes tous unique et avons chacun notre univers à jouer !

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