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Camille Combes de Villepin et son spectacle Ouïe à la vie

Publié le 18/02/2019

Camille Combes de Villepin a terminé sa formation d'acteur au Cours Florent en 2011 (promotion 2008). Elle nous présente aujourd'hui Ouïe à la vie, une création théâtrale sur le parcours d'un malentendant : un pont entre deux mondes.

Camille y joue principalement son propre rôle pendant que son frère Nicolas, réellement sourd de naissance, lui, ne joue que le sien. C'est un spectacle authentique, émouvant et plein d'humour sur la surdité et la relation frère-sœur. 

Elle nous parle de son parcours au Cours Florent, de cette pièce et de ses projets à venir.

Lyonnaise d’origine, j’ai fait deux ans de Philosophie après mon Bac L (option histoire de l’art et théâtre.) J’ai tourné dans un long-métrage lors de vacances scolaires, un film indépendant qui s’appelle Je ne suis pas morte, de Jean-Charles Fitoussi. Ce tournage a été une expérience magique et déterminante, j’observais énormément l’équipe en train de travailler et comme, de plus, nous étions logés à la Villa Médicis à Rome (où le réalisateur était pensionnaire), j’ai eu l’occasion de rencontrer un grand nombre d’artistes de tous les secteurs, et j’ai vraiment su à ce moment-là ce que voulait dire être artiste et vivre pour son art.

En même temps que j’étais étudiante à la fac de Philo de Lyon, j’étais comédienne dans deux compagnies de théâtre et je loupais allègrement pas mal de cours pour les répétitions ; très vite, il a fallu faire un choix. Alors j’ai arrêté de faire semblant et je suis montée à Paris pour intégrer les cours de théâtre au Cours Florent.

  • Que retiens-tu de ta formation de l’Acteur au Cours Florent ?

J’étais tellement heureuse d’avoir franchi le pas et de ne faire plus que du théâtre ! La joie l’emportait parfois un peu sur le sérieux… À 20 ans, quand j’y pense maintenant, j’étais une gamine… (Je viens d’avoir 30 ans.) C’est au Cours Florent que j’ai pris conscience de mes faiblesses, de mes peurs, de mes limites, mais c’est ce qu’il faut ! Il faut bien se connaître pour être sur scène. On se découvre, on expérimente, on se prend des claques, on trébuche, on y retourne, et quand on est en vérité avec soi-même, on progresse, toujours.

À l’époque, j’avais l’impression de comprendre ce que le prof me disait, mais en fait, avec le recul, je peux dire que je ne l’avais pas toujours bien assimilé, ou alors qu’à 50%… Heureusement, et c’est ce qui est extraordinaire je trouve, une fois sortie de Florent, avec le temps, la maturité, parfois plusieurs années plus tard, des choses qu’on m’avait dites à l’école ont fait brusquement sens… Eurêka ! J’avais complètement compris ce qu’on avait voulu me dire à l’époque !

  • Quel conseil pourrais-tu donner à un futur élève du Cours Florent ?

De tout prendre, sans restrictions : les conseils, les compliments, les critiques, les enseignements, les gifles, les victoires, les échecs, d’avaler le tout et de ne rien jeter, c’est ce qui fera de lui l’artiste de demain. La souplesse et la remise en question sont indispensables pour évoluer vers ce qu’on veut devenir, et même si quelqu’un qu’on trouve à priori déplaisant nous fait une critique au plateau, se demander quand-même: Attends, juste une seconde… Pourquoi aurais-je inspiré cela ? Réfléchissons. Enfin, en tout cas moi, ça m’a beaucoup aidé d’aller toujours dans le fond des choses, de me nourrir de tout, du bon comme du mauvais. 

Et sinon, se faire de beaux contacts parmi les élèves de sa promo, parce que c’est vraiment magnifique les relations qu’on peut nouer au Cours Florent. Ma collaboratrice artistique, ma vidéaste et ma première chargée de diffusion sont trois rencontres d’il y a dix ans à Florent ! On s’est rencontrées en première année, on s’est suivies et soutenues pendant des années et aujourd’hui, on travaille ensemble…

  • Parle-nous de tes projets en cours et à venir 

Auparavant, j’étais exclusivement comédienne mais j’ai toujours eu besoin d’écrire. J’ai écrit quantité de débuts de pièces ! Le plus dur était d’aller au bout, d’en faire quelque chose de concret. J’étais à la moitié de l’écriture de ma pièce Ouïe à la vie, lorsque j’ai vu une annonce sur Internet d’un festival qui recherchait des projets artistiques pluridisciplinaires sur le thème du monde des sourds et des malentendants… C’était exactement le thème de ma pièce ! J’ai immédiatement répondu à l’annonce, le projet a été pris, une date de représentation a été fixée, et j’ai été obligée de terminer l’écriture et de démarrer les répétitions pour que tout soit prêt en quatre mois… C’était une bénédiction !

Ensuite, on a joué en entreprise à Lyon, Marseille, Metz, on a obtenu des fonds pour le projet, on a fait le festival d’Avignon, et là, on prépare les prochaines dates de mars, d’avril et de mai 2019. 

Ce joli démarrage dans la création m’a donné l’élan qu’il me fallait pour continuer dans cette voie et m’y consacrer, et je viens de terminer l’écriture d’une deuxième pièce, Zèbres, qui aborde un tout autre thème: des jeunes qui décident de rompre définitivement avec leur vie d’avant… pour créer.

Informations pratiques

Spectacle accessible aux personnes sourdes, malentendantes et entendantes. (En Français et Langue des Signes Française, entièrement surtitré.)

Prochaines représentations 

  • Centre Paris Anim Les Halles : 12 avril 2019, dans le cadre du festival Toi, Moi & co
  • L'International Visual Theatre : du 23 au 26 mai 2019

Découvrez le teaser vidéo de Ouïe à la vie

crédit photo : Sarah Robine

crédit photo affiche :Antonin Amy-Menichetti

Prochains stages à Paris

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Stage de théâtre du Cours Florent

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printemps, été, septembre
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