BENJAMIN VOISIN 
Portrait

BENJAMIN
VOISIN 

L’ACTEUR CÉSARISÉ BENJAMIN VOISIN DE RETOUR AU COURS FLORENT. RENCONTRE.

Campus Paris
Année 2017
ancien

Benjamin Voisin, l'acteur prodige qui secoue le cinéma français

(Le Point, 2025) 

Révélé dans Été 85 de François Ozon, césarisé pour Illusions perdues de Xavier Giannoli, applaudi sur scène dans Guerre (adapté de Louis-Ferdinand Céline), Benjamin Voisin s’impose comme une voix singulière du cinéma et du théâtre. Aujourd’hui à l’affiche de la série Carême, il incarne une génération d’acteurs libres, sensibles et exigeants. Et c’est sur les bancs du Cours Florent que tout a commencé.  

  • Une vocation précoce nourrie par le théâtre 

Benjamin Voisin n’a que 16 ans lorsqu’il décide de devenir comédien. Fils d’un professeur de théâtre, il grandit au contact de la scène et fait ses premiers pas au sein du programme Jeunesse du Cours Florent, avant d’intégrer sa formation professionnelle en théâtre.  

Dès ses débuts, il se confronte avec lucidité aux exigences du métier. « C’est un métier difficile, il faut savoir ce qu’il représente. On apprend très vite à se mesurer à la concurrence, ça forge. » Après des débuts marqués par les petits rôles et les jobs alimentaires, il persévère et décide, avec d’anciens camarades, de monter une pièce au Festival d’Avignon.  

  • L’éclosion au cinéma 

Si Benjamin ne pensait pas au départ se diriger vers le cinéma, c’est pourtant sur grand écran qu’il se révèle au grand public. En 2020, son rôle dans Été 85 de François Ozon marque un tournant. Il est nommé au César du Meilleur Espoir Masculin, et la presse salue une performance d’une rare justesse.  

Un an plus tard, sa prestation dans Illusions perdues de Xavier Giannoli le propulse définitivement sur le devant de la scène : il reçoit le César du Meilleur Espoir Masculin en 2022. Depuis, il multiplie les projets ambitieux : Le Bal des folles, En attendant Bojangles, Jouer avec le feu aux côtés de Vincent Lindon, et plus récemment la série historique Carême.  

Cinq ans après Été 85, Benjamin Voisin va retrouver François Ozon pour un nouveau défi de taille : incarner Meursault dans l’adaptation de L’Étranger d’Albert Camus. Le réalisateur a en effet choisi l’acteur pour prêter ses traits au célèbre antihéros de ce monument de la littérature française.  

  • Le théâtre, un ancrage essentiel 

Malgré sa carrière florissante au cinéma, Benjamin Voisin n’abandonne jamais la scène. Pour lui, le théâtre est un espace d'exigence et de vérité : « Le théâtre, c’est concret, immédiat. Les gens sont là, en face, et ils attendent quelque chose. »  

Il se forme en s’imprégnant de références fortes, comme le documentaire Listen to Me Marlon, et défend une approche incarnée du jeu : « On m’a souvent dit que j’étais trop théâtral. Mais je crois que l’imaginaire, c’est ce qu’il y a de plus beau. Réinventer une blessure est plus fort que la reproduire. »  

  • Un artiste en quête de sens et de rencontres 

Curieux, audacieux, Benjamin Voisin aime se lancer dans des projets exigeants, parfois risqués. Il dit apprécier les premiers films, ces aventures encore fragiles mais pleines de promesses. Ce qu’il cherche avant tout, c’est un dialogue artistique fort : « Chaque grand acteur a son metteur en scène. Je suis encore en quête du mien. »  

Malgré les succès, il n’oublie pas les nombreuses portes fermées. Refusé des centaines de fois à des castings, il n’a jamais cessé de croire en sa place. Une leçon de persévérance, portée par une conviction intime : celle d’avoir quelque chose à transmettre. 

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