Axelle
Tournade

• Quel est ton parcours avant le Cours Florent ?

Je fais du théâtre depuis toute petite en activité extra-scolaire, ça a toujours été ma passion. Pour mes études supérieures, j’ai choisi de m’orienter vers une prépa littéraire à Lakanal pendant 3 ans, dans laquelle il y avait une spécialité théâtre. J’ai donc pu continuer à pratiquer en parallèle de la préparation des concours. Nous avons même monté deux spectacles entre élèves que nous avons joué dans un festival et au théâtre de la Cité Internationale. 

A la suite de cette expérience, j’ai réalisé que c’était vraiment ça que je voulais faire. J’ai donc intégré un conservatoire d’arrondissement, celui du 17ème de Paris.

• Qu’est ce qui t’a amenée à rentrer au Cours Florent ?

Mon année au conservatoire n’avait pas été celle que j’attendais étant donné les conditions sanitaires de l’époque. C’est pour cette raison que je cherchais à faire un stage de théâtre en supplément pour me nourrir artistiquement. Je suis tombée sur le stage Acting in English !

J’étais plutôt forte en anglais et passionnée par le théâtre mais je n’avais jamais eu la chance de pouvoir cumuler les deux… c’était donc l’occasion !

• Quel souvenir as-tu de ton stage ?

J’ai passé une super semaine avec Julian Eggerickx ! Il nous a fait beaucoup travailler sur une traduction anglaise de "Les Bonnes" de Jean Genet et j’ai adoré. 

A l’issue de la semaine, on m’a expliqué que c’était possible pour moi d’intégrer la formation professionnelle du cursus Acting in English directement en 2ème année car j’avais déjà une expérience au plateau et un bon niveau en anglais. J’ai donc calculé si c’était possible de cumuler mon cursus au Conservatoire en parallèle du Cours Florent, et comme c’était le cas je me suis dit "je tente !". 

• Pourquoi as-tu choisi le cursus Acting in English ?

Au départ, c’est vraiment parti de l’opportunité de pouvoir jouer en anglais mais avec le recul, je trouve que c’est un avantage d’avoir une expérience de jeu dans une autre langue, de pouvoir pratiquer et devenir bilingue. Le cursus donne aussi l’opportunité de pouvoir ensuite auditionner pour des écoles internationales comme en Angleterre par exemple. 

• Quel est ton parcours au Cours Florent ? 

En première année, j’étais dans la classe de Charlotte Mulliner, c’était une professeure très énergique qui donnait une atmosphère ludique à ses cours. Elle nous a enseigné des théories de jeu dont je n’avais jamais entendu parler notamment dans les façons de s’échauffer, elle mettait l’accent sur le côté sportif du jeu. 

En deuxième année, j’ai eu Jeff El Eini, Michael Carlton et Thierry Harcourt. Chacun avait des méthodes d’enseignements différentes, c’est ce qui donne aussi une richesse au parcours de l’élève. Par rapport au Conservatoire où nous restions avec le même professeur toute l’année, au Cours Florent, j’ai apprécié la diversité dans les approches d’apprentissage.   

• Un projet en dehors du Cours Florent qui te tient à cœur ?

En 3ème année de prépa littéraire, nous avions monté une petite troupe avec certains élèves et nous avions travaillé sur le "Le dernier jour du jeûne" de Simon Abkarian. Nous avons eu l’occasion de jouer au festival de Théâtre francophone de Piano di Sorrento en Italie près de Naples. 

L’histoire se déroule dans une ambiance méditerranéenne, tout notre décor retraçait l’univers de la pièce. Les personnages avaient tous une personnalité très forte, c’était un défi pour certains d’entre nous qui ne se sentaient pas forcément légitimes de…

Je pense que c’est vraiment ce projet qui me donne envie aujourd’hui de fonder un jour ma propre compagnie. Pouvoir prendre les histoires qu’on a envie de raconter telles qu’elles sont, comme nous sommes individuellement, avec les moyens du bord, et avec ce que nous pouvons apporter en tant qu’acteur même si on se sent parfois tout petit à côté du personnage qu’on souhaite incarner. 

• Un projet au Cours Florent qui a marqué ton parcours ?

En première année, nous avions un module sur Shakespeare. Il fallait donc non seulement ne pas jouer dans ma langue maternelle mais en plus, jouer avec la langue shakespearienne. C’était vraiment chouette de découvrir cet auteur et j’aimerais vraiment ravoir un jour l’opportunité de recommencer !

La scène qui m’avait été attribuée était entre Lady Macbeth et Macbeth. Nous devions jouer le moment juste avant l’assassinat du roi donc le début d’une série de complot. Ce personnage était très impressionnant, j’adore ce rôle de femme forte et à la fois monstrueuse.

L’enjeu était de laisser les vers shakespeariens parler et le rythme s’imposer. Ce travail donne, à mon sens, une leçon d’humilité en tant qu’acteur. Ca permet aussi de ne pas avoir à prendre en charge le poids du personnage … Ça peut être rassurant de faire confiance à la subtilité de la langue et à l’effet qu’elle produit par son côté assez grandiose. 

• Qu’est-ce que ton parcours au Cours Florent t’a apporté ?

J’ai compris la nécessité de s’engager pleinement lorsqu’on prend la décision de se lancer dans n’importe quel projet. A partir du moment où l’on s’engage dans quoique ce soit, nous sommes obligés de le faire avec autant de générosité que possible même quand on est fatigués, qu’on a d’autres choses en tête ou d’autres choses qui nous angoissent. 

• Quels sont tes projets pour le futur ? Est-ce que tu te vois en France ou à l’étranger ?

J’ai été admise à la Classe Libre promotion 44 donc je vais me consacrer pleinement à cette opportunité pendant 2 ans. Puis pour la suite, étant donné l’état de ma formation, cela resterait pour moi plus pertinent de rester en France. C’était mon envie d’origine de jouer dans le monde du théâtre français.

J’aimerais vraiment gagner en confiance et en indépendance pour pouvoir monter mes propres projets. J’aimerais former ma propre compagnie pour ne plus avoir à attendre d’être choisie. Et si pour cela il faut que je me lance dans la mise en scène, ce serait une occasion d’entreprendre et d’acquérir des compétences plus globales sur la production du spectacle !