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Florian Pâque emporte son TFE à Bruxelles

Publié le 23/11/2017
Découvrez le portrait de Florian Pâque, ancien élève de Paris, venu présenter son TFE à Bruxelles.

Le Cours Florent à Bruxelles a eu le plaisir d’accueillir le TFE Pour en finir de Florian Pâque, élève sortant du Cours Florent à Paris.

  • Florian, peux-tu présenter ton parcours de Florentin ?

Je suis maintenant un élève sortant du Cours Florent, j’y ai passé 4 ans. J’ai d’abord été deux ans dans le cursus traditionnel, après avoir remporté le Carrefour des Comédiens à Liège. J’ai intégré Paris puisque le campus de Bruxelles n’existait pas encore. Après 2 ans, j’ai remporté le concours de la Classe Libre : j’ai fait partie de la promotion 36. J’ai travaillé notamment avec Julie Brochen, Igor Van Jumpsky, et d’autres metteurs en scène qui venaient nous donner des stages.

J’ai fait du coup trois troisième années. Comme nous avons la possibilité de monter un TFE pendant cette 3ème année, je l’ai fait à chaque fois. Trois projets très différents !

Le premier, Le Bizarre Incident du Chien Pendant la Nuit, est l’adaptation d’un roman de Mark Haddon. C’est l’histoire d’un jeune autiste qui apprend un mensonge de son père et décide de s’enfuir ; une aventure sur comment les autistes Asperger peuvent s’adapter au monde, et comment le monde les reçoit. 

Le deuxième était un TFE plus politique, Avec le Paradis au Bout, qui part de la chute du mur de Berlin, jusqu’à aujourd’hui. On adapte à chaque fois une scène à l’actualité la plus récente.

Et le dernier, que l’on joue aujourd’hui au Cours Florent à Bruxelles, Pour en Finir.

Les 3 ont été sélectionnés aux Automnales, on a reçu deux Jacques en 3 ans : pour le premier, Meilleure interprétation collective – nous étions 6 en scène, et l’année dernière, pour la Meilleure Création.

Nous avons monté une compagnie pour prendre en charge ces spectacles, le Théâtre de l’Eclat.

  • Peux-tu nous présenter rapidement le projet Pour en Finir ?

J’ai découvert Artaud vers 15 ou 16 ans, alors que j’étais encore en cours de théâtre en Belgique, et au moment où on devait chercher des textes pour le cours, le titre Pour en finir avec le jugement de Dieu m’a intrigué. Je l’ai acheté, je l’ai écouté. Et ça m’a effrayé, c’est angoissant à écouter au possible, mais j’étais fasciné. Et je me suis demandé comment en 1947 on avait pu créer une telle émission ! Donc je l’ai travaillé à 15/16 ans, et puis là, parce qu’au Cours Florent à Paris on estimait que j’étais un acteur gentil, un peu propre sur lui, je me suis dit, je vais travailler sur Antonin Artaud, qui n’a rien de gentil, qui n’a rien de propre !

Une comédienne du Cours Florent s’est rapprochée de moi, en disant qu’elle voulait qu’on travaille ensemble. Je me suis mis à écrire des dialogues avec un personnage fictif que j’ai nommé Madeline, que j’ai désigné comme une aide-soignante à domicile. Ça me permet autant d’aborder l’écrivain, le poète génial que l’histoire reconnait comme un précurseur, qui a réellement modifié la dramaturgie en France et dans le monde, et l’homme qui est malade, qui a vécu une enfance, une adolescence, et une vie d’adulte absolument atroce, passant d’hôpitaux en hôpitaux psychiatriques. A l’époque c’était des chambres de torture, ou on soigne tout par électrochocs. 

Au moment où on lui passe une commande d’émission de radio, il sort de 8 années d’internement à Rodez. Comment donne-t-on autant de crédit à quelqu’un qui est malade ? Comment peut-on en profiter, de cette maladie, de cette hypersensibilité, pour le faire écrire ? Parce qu’elles vont être visionnaires. 

C’était un génie, un homme en avance sur son temps. Mais on a tendance à mettre de côté sa maladie.

  • Tu parles du quotidien du poète, d’Artaud ; mais ton quotidien, c’est quoi ?

Je me lève assez tôt. J’enchaine les répétitions pour mes propres projets, que je mets en scène ou dans lesquels je joue.

Je trouve que le quotidien est important dans une vie de comédien. Comédien est un métier passionnant, où l’on vit beaucoup dans la fiction. Je refuse de vivre dans cette fiction, de n’être en lien qu’avec des comédiens, je ne veux pas parler que de théâtre et de cinéma. J’aime beaucoup le concret, avoir des coupures. Quand on a conscience du monde qui nous entoure au-delà du milieu du théâtre on peut toucher plus de monde.

Par exemple, avant le Cours Florent, je faisais des études de littérature, et j’avais un boulot d’apprenti boucher. Mes amis pensaient que c’était horrible pour moi, alors que j’étais hyper ravi d’aller travailler. C’étaient des gens qui n’avaient pas d’idées préconçues sur ce que j’étais, et qui m’enseignaient les choses qu’eux savaient faire de manière très naturelle ; ils me parlaient de choses différentes de ce qui faisait partie de mon quotidien d’étudiant. J’étais curieux de tout cela ! Et c’est une grande richesse lorsqu’on écrit des spectacles ! Il faut rester connecté au monde pour créer, au lieu de fréquenter toujours les mêmes personnes.

  • Heureux de revenir jouer en Belgique ?

Oui ! Je suis arrivé en France en 2013 et j’y vis toujours. Pour l’instant, je ne prévois pas de revenir en Belgique puisque je travaille beaucoup, et mes projets et les personnes avec qui je travaille sont à Paris. Je suis du coup à chaque fois hyper content de jouer en Belgique ! C’est aussi plus facile pour mes parents de  voir mes spectacles !

  • As-tu rencontré des élèves du Campus de Bruxelles ? 

C’est étonnant de venir jouer son spectacle devant un public qui ne nous connait pas, de se confronter et de partager. Hier, ils posaient beaucoup de questions sur mon parcours, sur l’écriture du spectacle, sur la Classe Libre ! J’y réponds avec beaucoup de plaisir, c’est un partage intéressant.

Monter un TFE, c’est préparer sa sortie. Si mes spectacles se sont joués c’est que j’ai beaucoup travaillé pour. Je n’ai pas attendu qu’on vienne me chercher. Xavier Florent, mon premier professeur, disait n’attendez pas qu’on vienne vous chercher, personne ne viendra ! Créez. C’est ce qu’il faut appliquer, et ce que j’essaie de partager avec les étudiants encore en Cursus.

  • Que peux-tu conseiller à un futur élève du Cours Florent ?

Il faut être très disponible pour tout le monde. C’est-à-dire qu’il faut être respectueux avec ses partenaires, avec ses chargés de cours, mais aussi s’intéresser au travail des régisseurs. Parce qu’on sera amené à créer une lumière, une scénographie. Sans lumière ou sans sonorisation, le spectacle sera moins réussi. Le comédien est un maillon de la chaîne, et pour qu’un spectacle soit réussi il faut que tous les maillons soient viables.

 

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