Benjamin Voisin de retour au Cours Florent

En janvier dernier, le Cours Florent a eu le plaisir d’accueillir Benjamin Voisin, ancien élève de l’école, aujourd’hui l’un des acteurs les plus remarqués de sa génération. 
Actuellement à l’affiche du dernier film de François Ozon, L’Étranger - adaptation du roman d’Albert Camus -, il est venu partager avec les élèves son parcours, ses expériences de tournage et sa vision du métier. 

Des débuts précoces au Cours Florent 

Benjamin Voisin découvre la scène très jeune au Cours Florent Jeunesse, avant d’intégrer la formation professionnelle Théâtre. Il participe ensuite au Prix Olga Horstig, une étape décisive dans sa formation. 

« Le Cours Florent m’a donné des bases solides : la rigueur, la curiosité, le goût du travail et du collectif. » 
Il se souvient également de l’émulation propre à l’école : 
« Le fait qu’il y ait beaucoup d’élèves ne m’a pas effrayé, au contraire. Cela nous prépare à la réalité du métier, où la concurrence est forte. Et c’est une chance incroyable de pouvoir rencontrer et créer avec autant de passionnés. » 

Du cinéma d’auteur aux grandes fresques historiques 

Durant la rencontre, l’acteur est revenu sur les rôles qui ont marqué son parcours : 

• Été 85 de François Ozon, qui le révèle au grand public et lui vaut une nomination aux César.
• Illusions perdues de Xavier Giannoli, pour lequel il remporte le César du Meilleur Espoir masculin.
• En roue libre de Didier Barcelo, comédie douce-amère aux côtés de Marina Foïs.
• Jouer avec le feu, où il partage l’affiche avec Vincent Lindon et Stefan Crepon, tous deux également anciens du Cours Florent.
• Carême, série dans laquelle il incarne le célèbre cuisinier français du XIXᵉ siècle - un rôle qu’il préparait au moment de sa venue à l’école. 

Cette année, il retrouve à nouveau François Ozon pour l’adaptation du roman L’Étranger, où il interprète Meursault. 

« Travailler avec Ozon, c’est une chance immense. Il pousse à chercher la vérité, sans jamais forcer l’émotion. » 

Retour à la scène : Guerre 

Entre 2023 et 2025, Benjamin Voisin retrouve le théâtre avec Guerre, seul-en-scène adapté de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline, mis en scène par Benoît Lavigne. 
Sur scène, il incarne le soldat Ferdinand, alter ego de Céline, dans un texte brut et incandescent sur le traumatisme de la guerre. 

« Ce texte, c’est un choc. Il faut trouver un équilibre entre la folie des mots et la sincérité du vécu. » 

S’il avoue avoir redouté de remonter sur scène après plusieurs années de cinéma, il confie aujourd’hui y avoir retrouvé une intensité unique : 

« Au théâtre, tout est là, dans l’instant. On ne peut pas tricher. » 

Un acteur habité par ses rôles 

Perfectionniste et entier, Benjamin Voisin évoque avec humour sa méthode de travail : 
« Je vis vraiment mes rôles. Quand je joue un personnage renfermé, je coupe presque tout contact avec mes proches ! » 

L’acteur raconte aussi passer des heures à répéter devant un miroir, à travailler la respiration, la posture ou même… le clignement des yeux. 

Cette exigence, il la voit comme une façon d’approcher la sincérité absolue. 

Une soirée inspirante 

Cette rencontre fut un moment fort pour les élèves, séduits par la sincérité et la passion de l’acteur. Entre rigueur et liberté, Benjamin Voisin incarne une génération d’artistes curieux et exigeants. 

Avant de conclure, il confie : 
« J’aimerais trouver mon réalisateur fétiche, comme DiCaprio avec Scorsese. Peut-être François Ozon, qui sait ? »