Portrait

Jean-Baptiste
Delcourt

"Enseigner est devenu quelque chose qui alimente mon travail et inversement."

Campus Bruxelles
Année 2020
professeur

Jean-Baptiste Delcourt est chargé de cours d'une classe de troisième année en formation Théâtre du Cours Florent Bruxelles.

  • En quelques lignes, comment vous êtes-vous formés en tant qu’artiste ?

J’ai tout d’abord été initié au théâtre par mes parents et notamment par ma mère qui est comédienne. Par la suite, je suis rentré au conservatoire national de région de Clermont-Ferrand en art dramatique et en chant.

Après ce premier cursus, je suis rentré au conservatoire royal de Bruxelles et j’ai intégré l’Insas l’année suivante. Après mes études dans cette école, j’ai continué à me former sur le terrain comme assistant à la mise en scène et en travaillant comme comédien.

Je continue à me former aujourd’hui encore dans chaque chose que je fais et notamment grâce à mes étudiants qui m’obligent sans cesse à évoluer et à me remettre en question !

  • Comment l’enseignement s’est inscrit et s’inscrit dans votre parcours professionnel ?

Je crois que c’est une des plus belles surprises de ma vie. Je ne pensais pas devenir pédagogue et maintenant, je ne me vois pas ne plus le faire. Enseigner est devenu quelque chose qui alimente mon travail et inversement.

Je crois que l’enseignement ne devrait pas être coupé de la pratique artistique et c’est une chance formidable de pouvoir être au contact de cette énergie fantastique.

Nous travaillons sur deux axes. 

Nous faisons tout d’abord un travail technique sur le texte où nous travaillons sur plusieurs versions d’Antigone et donc sur l’intertextualité. C’est un travail de partition où nous explorons le sous-texte, la dramaturgie, les respirations, les adresses, en vue d’une lecture « préparée » live pour la fin de cette période de travail à distance.

Il y a aussi un travail de carte blanche que les élèves mènent et où je les accompagne pour la fabrication de formes libres en rapport avec la matière que nous travaillons (Antigone).

J’ai proposé deux thématiques dramaturgique principale et donc deux axes qui sont : la révolte et le contrôle. Les étudiants sont donc libres de développer leurs créativités autour de ces sujets. Ces cartes blanches pourront sans doute être utilisées pour la suite du module.

  • Des cours à distance ont lieu pendant les mois de mai et juin, la pédagogie et les outils ont dû évoluer pour répondre à ce contexte. Comment se déroule les séances de travail ? De quoi avez-vous envie durant cette période de confinement / déconfinement partiel ?

Tout d’abord, nous travaillons dans l’optique de revenir au plateau, car c’est l’essence même de notre pratique, mais nous pouvons faire un travail différent que nous n’avons pas forcément le temps de faire d’habitude.

Donner de la méthodologie de travail et procéder comme si nous faisions un travail à la table sur le temps long. Des choses sont possibles et nous essayons d’explorer cela en profondeur pour que notre pratique du moment ne soit pas un placebo, mais une réelle plu value pour la forme finale.

  • A la fin du mois de juin, une évaluation aura lieu pour clôturer ce travail en distanciel. Quelle en sera la forme ?

Si les moyens techniques le permettent, nous essayons de travailler à une performance live de lecture de la matière préparée. Cela nous oblige à chercher d’autres codes et d'autres façons de réfléchir et de jouer.

Sinon les cartes blanches seront présentées et rendront compte du travail personnel et collectif des étudiants. Notre parcours sur la matière, résonant évidemment avec ces courtes formes.

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