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Le Prix Florent Image 2018 à Bruxelles

Publié le 19/12/2017
Portrait de Armand Lameloise

Le Cours Florent à Bruxelles accueillera Armand Lameloise en janvier 2018, responsable du Prix Florent Image, afin de présenter aux élèves du campus cet événement, ainsi que des courts et moyens métrages, dont le TFE cinéma primé réalisé par Louise-Marie Hubert, élève breveté en 2017.

  • Armand, peux-tu nous parler de ton travail et parcours au sein du Cours Florent ?

C'est mon premier film qui m'a permis d'entrer en contact avec le Cours Florent. Frédéric Montfort se rend chaque année au Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand (premier festival de courts métrages au monde) et, quand il a un coup de coeur pour un film, contacte le réalisateur. Si la rencontre s'avère stimulante, on s'essaye sur un premier stage. C'est comme ça que ça a commencé. J'ai encadré beaucoup de stages cinéma, des options pour les premières et deuxièmes années. Puis j'ai rejoint le département cinéma de l'école  en 2015 où je suis chargé de cours pour les deuxièmes années. En plus de ce rôle, je travaille à l'organisation du Prix Florent Image et depuis 2016, j'accompagne les élèves de troisième année dans leur TFE cinéma.

  • Comment le cinéma est arrivé dans ta vie ?

Très simplement. En tant que spectateur. C'était Pinocchio de Disney, nous étions en 1977 et je n'ai pas voulu quitter la salle à la fin de la projection. Autodidacte, j'ai construit ma cinéphilie très vite, tout au long de mon adolescence, et puis après quelques années de fac en Histoire de l'art, je suis entré dans le métier, L'Agence du court métrage, une agence publique pour la diffusion du court métrage en France, puis Téléma Publicités, une boite de production de spots publicitaires, où j'étais chargé de nourrir les réalisateurs en références artistiques diverses pour gagner les appels d'offre ! En parallèle, j'écrivais mes premiers scénarios.

  • Quelles sont tes premières rencontre avec le milieu du cinéma et  les plateaux de tournage… ?

C'est chez Téléma où j'ai découvert la réalité des plateaux de tournage. Travailler avec Etienne Chatillez, Georges Lautner, Emmanuelle Bercot ou Laurent Bouhnik m'a permis  de comprendre que ce qui m'avait émerveillé enfant, considérant un peu le cinéma comme un acte magique, n'était en réalité que beaucoup de travail et du collectif !

  • Tu apprécies particulièrement le travail avec des comédien.ne.s, mais comment définirais-tu ce rapport dans le cadre d’une formation ?

Oublions Pinocchio, c'est vrai que très vite, ce sont les comédiens qui m'ont porté dans mon désir de cinéma. La volonté du Cours Florent, il me semble, a toujours été de faire appel à des comédiens, des réalisateurs, des metteurs en scène, en activité. Enseigner à l'école, c'est se servir de son expérience de réalisateur et la partager avec une classe. Mon rôle de pédagogue et mon expérience de réalisateur se nourrissent l'un de l'autre. En tant que réalisateur, je ne peux travailler que dans un climat de douceur, de respect, de bienveillance. J'ai besoin de ça pour diriger un plateau et j'ai besoin de ça pour encadrer une classe.

Je ne sais pas s'il est fondamental, beaucoup d'acteurs de cinéma ne sont pas passés par les planches. L'année dernière, j'ai encadré une option cinéma pour les deuxième année théâtre et leur conclusion a été la suivante : ce sont deux expériences différentes mais qui ont besoin l'une de l'autre. Un acteur reste un acteur qu'il soit sur scène ou devant la caméra. La réalité de chaque monde demande des réajustements, des trucs techniques, mais je ne suis pas sûr qu'au final tout cela soit très différent. Il faut pratiquer les deux, goûter à tous les plaisirs !

  • Peux-tu nous parler du Prix Florent Image ?

Le Prix Florent Image a été créé en 2015. Son but est d'offrir un espace de création libre aux élèves qui souhaitent s'exprimer par l'image animée. La réalité du numérique fait qu'aujourd'hui tout le monde peut s'exprimer par le cinéma. Les problématiques techniques ou financières ont tendance à disparaître, ou en tout cas à ne plus rendre le cinéma inaccessible. C'est pour cela que le Prix Florent Image existe, permettre aux élèves de s'exprimer, de nous raconter quelque chose d'important pour eux. J'insiste sur le fait que cette liberté que nous revendiquons permet aussi de s'essayer à des genres cinématographiques peu présents dans l'école, je pense à l'expérimental, à l'animation, au documentaire. Tout est possible !

  • Une réalisation t-a-t-elle particulièrement marquée lors d’une édition précédente et pourquoi ?

Chaque film est une expérience forte pour leur auteur. Beaucoup restent influencés par l'esthétique du clip vidéo et ont du mal à faire exister une narration, à faire vivre des personnages qui se rencontrent autour d'enjeux dramatiques. C'est pour cela que j'ai défendu le film Exit de Raphaëlle Bédoian ou Les origines d'Aurélie Lamachère, car ces réalisatrices se sont confrontés à cet enjeu de faire jouer des comédiens afin de faire vivre des personnages.

  • Cette année, tu seras à Bruxelles pour présenter le Prix Florent Image ainsi qu’un TFE Cinéma réalisée par une élève belge (Louise-marie Hubert). Qu’attends tu des élèves du Campus de Bruxelles ?

Qu'ils osent, qu'ils dépassent leur peur, qu'ils comprennent qu'un film ne se fait pas tout seul, qu'ils sachent s'entourer des bonnes personnes afin de mener ensemble l'aventure du film. Trajectoires, le film de Louise-Marie, est une belle fiction narrative. Beaucoup d'élèves aiment l'image, ont un sens du cadre, du découpage technique, ils ont une culture visuelle très contemporaine, mais beaucoup ont aussi du mal à faire vivre simplement des personnages. Par sa sincérité, une forme d'humilité aussi, je trouve que Louise-Marie a très bien su répondre aux enjeux du TFE cinéma.

  • Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un élève souhaitant se lancer dans la réalisation ?

Le film existe au départ par son scénario. Beaucoup ont peur de cette étape, ils essayent de la dépasser le plus rapidement possible, pensant que les véritables enjeux du cinéma se passent sur le plateau. C'est une erreur. Ecrire un scénario prend du temps, il faut écrire, laisser reposer, s'y remettre, avoir aussi un regard extérieur. Ne pas avoir peur de raconter des choses simples, du quotidien, du réel, afin de créer de l'émotion, une forme d'empathie pour les personnages. Et puis aussi se dire qu'un réalisateur n'a pas vocation à tout savoir, à répondre à chaque problème. Il est entouré d'une équipe technique et il doit leur faire confiance, rester à leur écoute. Un réalisateur doit savoir communiquer son univers, ses désirs, et aussi s'avoir trancher, décider, si la prise est bonne ou pas !

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