Tom Rey, ancien élève de la Classe Libre Théâtre, lauréat du POH
Portrait

Tom
Rey

Rencontre avec tom rey, élève de la Classe Libre Théâtre , LAURÉAT DU PRIX OLGA HORSTIG 2024

Campus Paris
Année 2024
élève

« En 2ème année, j’avais assisté au Prix Olga Horstig et je m’étais dit ‘Un jour peut-être, ce sera moi. Deux ans plus tard, c’est arrivé ! »

  • Qu'est-ce qui t'a donné envie de devenir comédien ?

Depuis tout jeune, j’ai toujours été fasciné par le cinéma. À l’adolescence, j’y allais quasiment chaque semaine, souvent seul. Mais à cette époque, je n’avais pas assez confiance en moi pour envisager sérieusement une carrière d’acteur. Et puis j’ai fait du mannequinat pendant plusieurs années. Ce métier m’a aidé à gagner en confiance. Mais je m’ennuyais dans ce milieu. À un moment, je me suis posé la question : « Qu’est-ce que tu veux vraiment faire de ta vie ? » Et la réponse a été évidente : jouer. Après des années d’hésitation, je me suis lancé en m’inscrivant à un stage au Cours Florent.

  • Ce stage, c’était ta toute première expérience dans le théâtre ?

Oui, c’était une première totale. Je n’avais jamais mis les pieds au plateau avant ça. Ce stage a été une révélation. J’ai eu la chance d’être dans le groupe de Laurent Charpentier, un professeur incroyable qui m’a tout de suite encouragé. À la fin, il m’a dit : « Fonce ! » Ces mots ont été un déclic. J’ai décidé de poursuivre et de m’inscrire à la formation professionnelle. En première année, j’ai rejoint la classe de Julie Lavergne. Cette année-là a vraiment été marquante pour moi. Tout a changé.

  • Pourquoi avoir choisi le cursus théâtre (en spécialisation) plutôt que le cinéma ?

En arrivant, plusieurs personnes m’ont conseillé de commencer par le théâtre. Bien que mon rêve initial vienne du cinéma, on m’a expliqué que le théâtre offre une formation plus complète. Sur scène, tu apprends à maîtriser la précision, la présence, l’écoute... Autant de bases essentielles qu’on peut ensuite adapter devant une caméra. C’est cette exigence qui m’a attiré.

  • Comment résumerais-tu ton parcours au Cours Florent ?

Les premières années ont été difficiles, cela demandait beaucoup de travail personnel, et je travaillais en parallèle. Mais malgré les contraintes, j’ai donné tout ce que j’avais. Aujourd’hui, être en Classe Libre est une opportunité incroyable.

  • Qu’est-ce qui t’a particulièrement marqué au Cours Florent ?

D’abord les rencontres, que ce soit avec les élèves comédiens ou les intervenants. Le Cours Florent est un lieu d’échanges, et j’ai rencontré des camarades et des professeurs qui m’ont fait évoluer, tant dans mon jeu que dans ma vie. 

Ensuite, l’envie de créer. Voir mes camarades jouer et se dépasser m’a donné une inspiration folle. Aujourd’hui, j’ai très envie de mettre en scène, par exemple. 

Et enfin, cette formation m’a transformé, moi, en tant que personne. Elle m’a donné goût au travail. Avant, je n’allais pas très bien, et ça m’a redonné une ambition, un objectif clair.

  • As-tu vu un changement pendant tes années de formation ? 

Complètement ! Pour moi, suivre une formation est indispensable pour tout comédien. Certains arrivent à décrocher des rôles sans avoir suivi de cours ou de formation théâtrale, mais si tu veux bâtir une carrière durable, je pense que c’est presque incontournable. Il faut au moins rencontrer des gens qui vont te faire progresser. En tout cas, pour moi, suivre une formation a été une étape essentielle.

Cette expérience m’a appris énormément, pas seulement sur le métier, mais aussi sur moi-même. Elle m’a libéré de nombreuses barrières personnelles et m’a surtout ouvert à un univers culturel que je connaissais peu. Avant, je n’avais lu que très peu de théâtre, et même peu de livres tout court. Cette formation m’a poussé à élargir mes horizons et à nourrir ma curiosité.

Sans cette étape, je n’aurais jamais développé cette détermination à me concentrer pleinement sur mon travail, à me donner à fond, pour moi-même et pour les autres. 

  • Quels professeurs t’ont marqué ?

Julie Lavergne, ma prof de première année, a été une figure marquante. Elle m’a transmis son amour du théâtre, alors que je venais au départ pour le cinéma. 

David Clavel a aussi été très important pour moi. Il a transformé mon jeu en profondeur avec des conseils simples mais percutants. Par exemple, il m’a appris à prendre le temps : « Reçois, réagis, puis agis. » Ces mots, même basiques, ont changé ma manière d’être sur scène.

  • Quelle est ta plus grande fierté ?

Jouer au Théâtre des Bouffes du Nord, pour le Prix Olga Horstig ! Il y a une proximité incroyable avec le public dans ce lieu. Je me souviens encore du frisson que j’ai ressenti en ouvrant le spectacle devant une salle comble. C’est indescriptible !

  • Le Cours Florent t’a-t-il ouvert des opportunités ?

Oui, notamment avec les spectacles de la Classe Libre, qui permettent de travailler avec des intervenants variés et de proposer des choses très différentes. Le Prix Olga a aussi été un moment marquant, autant pour la qualité du spectacle que pour les liens que j’ai noués avec les autres comédiens et comédiennes.

  • Et en dehors ou en parallèle du Cours Florent, quels projets as-tu menés ?

Mon premier projet professionnel a été pour la série Becoming Karl Lagerfeld sur Disney+. J’ai participé à un immense casting pour le rôle de Jacques de Bascher. Même si je n’ai pas décroché le rôle principal, j’ai obtenu un petit rôle, ce qui m’a offert une belle première expérience et l’occasion de rencontrer mon agent, Frédérique Moidon.

Ensuite, j’ai tourné dans la série Les Invisibles pour France TV, et plus récemment dans une production allemande pour Netflix, réalisée par Nele Mueller-Stöfen. Le tournage avait lieu à Avignon, où je suis resté un mois. Nous logions dans le même hôtel, avec les autres jeunes comédiens. C’était une super expérience.

Depuis, j'ai tourné pour Cédric Anger dans une série pour Apple TV qui s'appelle À l'ombre des forêts. Là, j'ai eu la chance de jouer aux côtés de comédiens que j'admire depuis toujours, comme Benoît Magimel. C'était fou de me retrouver sur un plateau avec lui. Damien Bonnard, que j'adore aussi, et Mélanie Laurent, même si j'ai moins tourné avec elle. Mais c'était génial.

Et plus récemment, j'ai tourné pour Cédric Jimenez dans Chien 51. J'avais un tout petit rôle, mais c'était super intense. Peu de scènes, mais une en particulier vraiment marquante, que j'ai tournée en septembre. Bref, pour l’instant, tout se passe plutôt bien.

  • Quel conseil donnerais-tu à un élève actuel ou futur du Cours Florent, ou à quelqu’un qui rêve de devenir comédien.comédienne ?

L’ambition est, pour moi, une qualité essentielle. C’est elle qui te pousse à te surpasser, à t’investir pleinement dans ton travail. Et bien sûr, travailler est absolument indispensable

Parfois, tu rencontres des gens incroyablement doués, mais qui ne travaillent pas et c’est un vrai piège, car ils n’évoluent pas, et se perdent. À l’inverse, il y a ceux qui partent avec un niveau plus modeste, mais qui travaillent sans relâche, qui s’accrochent. Et, au bout d’un an, tu te rends compte qu’ils ont progressé de manière spectaculaire. En trois ans au Cours Florent, tu peux évoluer énormément.

Se cultiver est tout aussi important. Il faut nourrir son imagination : regarder des films, aller au théâtre, lire beaucoup. Personnellement, je lis énormément de pièces. Cela enrichit ton univers, te donne de nouvelles idées pour interpréter ou mettre en scène. Parfois, un spectacle peut te révéler une nouvelle approche pour une scène que tu travailles. Cette inspiration peut venir de n’importe où. 

Un exemple marquant, pour moi : quand j’étais en deuxième année, j’ai assisté au Prix Olga Horstig. Je m’étais dit : « Un jour peut-être, ce sera moi sur cette scène. » Et deux ans plus tard, c’est arrivé. J’ai eu la chance de partager ce moment avec deux amis qui s’étaient eux aussi fixés cet objectif. C’était une expérience unique et très émouvante.

  • Quels sont tes inspirations, tes coups de cœur ?

Au cinéma, Jim Carrey a été une véritable révélation pour moi. Dans Man on the Moon, il m’a profondément bouleversé, et Eternal Sunshine of the Spotless Mind a encore renforcé cette admiration. C’est d’ailleurs le premier acteur à m’avoir donné envie de jouer.

En France, Romain Duris m’inspire énormément. Ses rôles dans L’Auberge espagnole, Les Poupées russes, Casse-tête chinois ou encore Le Péril jeune m’ont captivé.

Au théâtre, cette année, j’ai été très touché par La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat. C’était absolument magnifique. Sinon, un Hamlet que j’ai vu au Conservatoire m’a profondément marqué. Mais ma pièce préférée reste Angels in America.

Je l’ai vue à la Comédie-Française, dans une mise en scène d’Arnaud Desplechin. Clément Hervieu-Léger, qui jouait Prior, m’a bouleversé. Une scène en particulier m’a ému aux larmes. C’était un moment tellement puissant que j’ai voulu explorer cette œuvre davantage. Je l’ai lue et travaillée pour le troisième tour de la Classe Libre. C’est une pièce et un acteur qui m’ont laissé une empreinte durable.

Enfin, Thomas Jolly est un autre artiste qui m’inspire beaucoup. J’ai vu son Don Juan en captation, et bien que je n’aie pas eu la chance de le voir en direct, sa performance était incroyablement puissante et sensible. Il a cette énergie qui te reste en tête, te pousse à réfléchir et à progresser constamment.

  • Ton plus grand rêve pour l’avenir ?

Jouer à la Comédie-Française, sans hésitation. Ce lieu et son histoire me font rêver depuis que je suis enfant. Et au cinéma, tourner avec Michel Gondry serait un rêve absolu.

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