Thézame
Barrême

• Peux-tu me parler de ton parcours professionnel avant d’enseigner au Cours Florent Musique ?

Depuis le début des années 2000, je conçois et dirige des ateliers d’écriture à La Maison du Passage et avant d’être professeur de Création Textes de chansons au Cours Florent Musique, j’ai approché toutes sortes de métiers, fait de longues marches en montagne, et de longues études. Je suis Maître ès Sciences Économiques, diplômée en Gestion de Projets Musicaux, du CELSA, de l’ENSCI - Les Ateliers et de la London School of Printing. Je me suis d’abord intéressée au journalisme, à la communication puis je me suis exercée à la direction artistique en studio d’enregistrement et à la direction de casting. J’ai aussi co-dirigé un festival des arts de la rue (Le Printemps des Rues) et imaginé des rencontres artistiques, comme Debout les mots ! avec Ignatus et Les Trois Baudets à Paris. Je suis en outre souvent sollicitée comme formatrice et membre du jury de concours et de tremplins au Cifap, au Studio des Variétés, pour le Grand Zébrock et différents lieux de culture.

J’ai toujours aimé étudier, les arts, les sciences et les gens. D’où ils viennent, où ils vont, comment ils vivent, survivent. J’ai commencé à écrire des chansons parce que je suis aussi très sensible à la musique, à l’aura, au fatras des mots. D’abord en français, pour des groupes des années 90/2000, notamment pour Dikès et Mon Côté Punk du collectif La Rue Kétanou ; puis en anglais aussi, notamment pour The Chase (Pias 2011). A force d'écrire, je suis devenue écrivain, avec notamment “Parce que les arbres marchent”, un roman noir, classé Poésie, publié aux Éditions Moires en juillet 2016. 

• Sur quoi travailles-tu en particulier avec tes élèves  ?

Lorsque Patrice Desphelippon, le directeur du Cours Florent Musique, a réuni son équipe pédagogique, je me suis retrouvée dans un merveilleux terrain d’aventure. S’agissant de la Création de textes à dire et à chanter, j'accompagne les élèves dans l'exploration du chemin de l’écriture, en résonance avec le monde extérieur : sentir l’équilibre paroles / musique, trouver les mots et les silences qui sonnent justes et vrais, au bon endroit et au final écrire de bonnes chansons, en première, deuxième et troisième année.

La première année est une phase d’enseignement, de découvertes, de défrichage, de “bruissements” tous azimuts. C’est le temps de l’apprentissage des techniques d’écriture par la voix des “maîtres”, poètes, écrivains, chanteurs, chanteuses, chahuteurs de mots, bricoleuses de formes. De Prévert à Victor Hugo en passant par Gainsbourg, Patti Smith ou Barbara. C’est l’année où chacun, chacune repart avec une création personnelle et une idée de ce que sera la suite. 

La deuxième année est tournée vers l’accompagnement où les personnalités, les singularités des élèves-auteurs-artistes se dessinent. Je véhicule l’idée qu’être soi-même n’est peut-être pas ce qu’on croit au départ. Et surtout pas pas être ce que les autres veulent que l’on soit. C’est comprendre où l’imagination nous mène, c’est le temps très émouvant des révélations. Chacun repart avec plusieurs créations personnelles, un répertoire ou un bon début de répertoire. 

En troisième année, c’est l’heure des bilans et du grand saut vers l’ailleurs. À ce stade la confiance s’est installée depuis longtemps. Chaque élève-artiste-auteur et chaque professeur sait très bien où il en est et ce que l’un peut attendre de l’autre : du recul, une confiance réciproque qui fixe des repères et des ressources pour la suite.

• Quel serait ton conseil à un futur élève du Cours Florent Musique ?

Je conseillerais de s’interroger sur leur place dans le monde. Comment en tant qu’être humain et auteur-artiste, la petite histoire interagit avec l’Histoire avec un grand H. Je conseillerais de d'écrire et d'écrire encore, d'avancer et de prendre le temps de s’arrêter.