Le portrait de Michèle Harfaut, directrice déléguée à la pédagogie et professeur de théâtre au Cours Florent.
Portrait

Michèle
Harfaut

Un conseil ? Une mise en garde… Personne n’a le droit de prétendre vous faire souffrir au nom de ce métier.

Campus Paris
Année
professeur
  • Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?

Depuis que je suis entrée comme élève au Cours Florent, je n’en suis jamais partie. François Florent m’a engagée dès la fin de ma scolarité. Il m’a fait confiance ; ça a été déterminant et je lui en sais gré. Depuis plusieurs années, je donne des cours de théâtre à la Sorbonne et mets en scène des spectacles au sein d’une compagnie subventionnée, crée par le service culturel de Paris 4.

L’année dernière, le directeur du Cours Florent, Frédéric Montfort, m’a demandé de faire partie de l’équipe pédagogique du Cours Florent. Mon rôle est de visiter les professeurs, d’échanger avec eux sur leur pratique, de faire partie des différents jurys et d’apporter une réflexion, avec l’ensemble des responsables, sur les grands axes de la pédagogie.

Enseigner ne m’a pas empêchée de travailler par ailleurs : j’ai tourné un peu pour la télévision, le cinéma et j’ai surtout plutôt joué au théâtre (Shakespeare, Brecht, Büchner, Feydeau, Sade, Pinter…). J’ai également fait du coaching sur des longs métrages (T. Marshall, D. Kurys, Antonioni…). 

Récemment j’ai joué, seule en scène, un texte que j’ai écrit : Comme un tremblement de Terre qui me serait personnellement adressé… Je ne croyais pas si bien dire car l’aventure a été forte !

Quoiqu’il en soit, enseignement et création sont, pour moi, un équilibre nécessaire.

  • Qu’enseignes-tu à tes élèves de la formation professionnelle d’acteur ?

Ce sont les élèves qui savent ce qu’on leur apprend. C’est parfois avec une petite phrase apparemment sans importance qu’on modifie le cours des choses. Et, pour un enseignement donné, il y a des enseignements reçus. 

Celui de l’art dramatique est très ingrat : on sème souvent ce qu’on ne verra jamais soi-même pousser. Le  travail pédagogique le plus intéressant a un « effet  retard » : il ne se voit ni ne se comprend dans l’immédiat. Le film Karaté kid  (le premier) montrait très bien cela.

Ce que j’essaie de faire, en tout cas, c’est de tendre un miroir aux acteurs et de les aider à affirmer ce qu’ils sont. Je travaille sur l’identité. Pour cela, je demande implication, rigueur,  et honnêteté. Cela, bien sûr ne suffit pas. Il faut développer une sensibilité artistique c’est à dire s’enrichir de culture, affiner sa pensée, côtoyer les grands génies de tous les arts : lire, aller au musée, aux expositions, au théâtre, au cinéma. Sans prétention artistique, ce métier me rend triste.

  • Quel serait ton conseil à un élève qui souhaiterait débuter une formation d’art dramatique ?

Tout le monde a envie d’être conseillé et les conseils sont rarement suivis... Un conseil ? Une mise en garde… Personne n’a le droit de prétendre vous faire souffrir au nom de ce métier.

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