Mélissa
Polonie
Mélissa Polonie est la gagnante du Prix Olga Horstig 2023, une représentation qui rassemble une vingtaine d’élèves choisis pour leurs qualités d’interprétation.
"L’émulation provoquée par ce niveau de jeu nous a tous poussés vers le haut de manière positive, on cherchait à s’impressionner les uns les autres, sans aucune arrogance."
- Quel est ton parcours avant Florent ?
J’ai fait ma scolarité à Nice, où j’ai commencé le théâtre dès l’école primaire. Après une pause, j’ai repris les cours au lycée, et je suis rentrée au conservatoire en Terminale. Je voulais absolument continuer dans cette direction donc j’ai choisi de faire une fac d’arts du spectacle et le conservatoire en parallèle. Déjà avant Florent, je faisais partie de troupes amateures – la compagnie l’Emergence, et la compagnie Aérienne.
- Qu’est ce qui t’a amenée à rentrer au Cours Florent ?
J’étais en train de passer des concours pour des écoles d’art dramatique, et je suis arrivée à Paris sans rien connaître du Cours Florent. J’ai vite rencontré Antonin Chalon, un ancien de la promotion 34 de la Classe Libre, qui m’a parlé de Florent et du concours de la Classe Libre C’est à ce moment-là que j’ai décidé de tenter le concours !
- Comment s’est passé le concours de la Classe Libre ?
Antonin m’a préparée à la Classe Libre : la préparation était intensive mais très stimulante, c’était motivant ! J’ai été un peu surprise par les auditions, les deux premiers tours étaient presque intimistes, dans les locaux de Florent. Pour le 3e tour, nous étions au théâtre de la Villette – une salle plus intimidante et moins intimiste ! J’étais tellement perturbée pendant la dernière audition que j’en ai oublié qu’il y avait un entretien de personnalité juste après !
- Pour toi, quelle est la plus grande différence entre les membres de la Classe Libre et ceux du Prix Olga Horstig ?
Pour moi, les élèves de la Classe Libre sont des talents bruts : ils ont tous quelque chose de singulier à propos d’eux, mais leur talent n’est pas forcément exploité au début de leur parcours. Les participants du POH, quant à eux, ont tous fini leur cursus au Cours Florent : ils sont tous dotés d’une technique de jeu forte, et d’une vision artistique déjà développée.
- Qu’est-ce que ton parcours au Cours Florent t’a apporté ?
J’ai tellement appris ! Rien qu’en regardant les autres travailler, j’ai su ce que j’aimais moi-même et ce que je voulais défendre avec mon théâtre. J’ai aussi appris ce qui fait qu’une pièce est forte et impactante. Finalement, c’est grâce à Florent que j’ai réalisé que c’est dans l’inconfort qu’il y a le plus de profondeur de jeu : quand on a l’impression de bien faire, c’est qu’on n’est souvent pas au meilleur de soi-même. C’est en regardant les autres qu’on en apprend plus sur nous, j’ai appris cela auprès de David Clavel, qui nous entrainait à nous diriger les uns les autres.
- Comment as-tu vécu la préparation du POH ?
C’était trop, trop bien ! Les premiers cours faisaient presque rentrée d’école primaire, il y avait une excitation dans l’air pour tout le monde. J’étais surtout surprise de voir l’inventivité des autres élèves : on a commencé avec beaucoup d’improvisation, c’est là que j’ai vu que le niveau était sacrément élevé ! L’émulation provoquée par ce niveau de jeu nous a tous poussés vers le haut de manière positive, on cherchait à s’impressionner les uns les autres, sans aucune arrogance.
- Comment c’était de travailler avec Anne Suarez, la metteuse en scène du POH ?
Je ne connaissais pas Anne avant notre première rencontre pour le POH. Anne gère sa troupe d’une main de maître : elle est joviale, encourageante mais très exigeante.
Anne ne nous a présenté aucun texte au début de nos cours. C’était rafraichissant de ne pas avoir à suivre un carcan dès le début ! On a donc construit nos personnages autour des exercices d’improvisation. C’était la première fois que je travaillais comme cela, c’était un peu intimidant au début, mais finalement ça s’est fait naturellement une fois la glace brisée.
- As-tu une anecdote à nous partager sur ton expérience ?
On a dû tourner deux contenus qui ont été projetés pendant la pièce. Ce n’était pas la première fois que je jouais face caméra : en réalité, j’avais déjà tourné pour des courts métrages étudiants, mais aussi pour un documentaire National Geographic… en tant que femme préhistorique ! On était à Amiens, sur un site archéologique réel, on était habillés en peaux de bêtes, autour d’un feu, et autant vous dire que je ne jouais pas un rôle parlant !
- Quelle est la plus grande différence entre le POH et les autres pièces dans lesquelles tu as pu jouer pour le moment ?
Déjà, le nombre de comédiens ! C’est assez rare de jouer à vingt sur scène, surtout quand on a tous des rôles parlants. Ensuite, une autre grande différence est la part de création que nous, acteurs, avons apporté à la pièce. On était avec certains des plus gros bosseurs du Cours Florent, et Anne Suarez nous poussait sans cesse plus loin, c’était vraiment un cocktail explosif de créativité !
- Quels sont tes projets pour le futur ? Plutôt théâtre, cinéma… ?
J’ai plusieurs projets lancés dans le théâtre à court terme, mais j’aimerais aussi jouer face caméra pour le cinéma dans le futur. Actuellement, la Classe Libre a commencé la mise en scène d’une création théâtrale à laquelle je participe. Et j’ai également bien l’intention de rejouer sur scène avec mes camarades du POH à l’avenir !
Crédit photo : Natacha LAMBLIN
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