Portrait de Bey, lauréat du Jacques musique 2025
Portrait

BEY

RENCONTRE AVEC BAPTISTE COMBES, ALIAS BEY, LAURÉAT DU JACQUES DE LA MUSIQUE 2025.

Campus Paris
Année 2022
ancien

L’une des plus grandes leçons de cette école, c’est d’apprendre à se dévoiler.

  • Présente-toi en quelques mots

Bonjour, je m’appelle Bey, je suis artiste et producteur. En tant qu’artiste, je fais de la chanson rock, et en tant que producteur, j’explore absolument tous les styles, ce qui est très enrichissant. J’ai lancé mon projet il y a deux ans et demi, et j’ai eu la chance d’être porté par des tremplins qui m’ont aidé à avancer. Aujourd’hui, je continue en indépendant, en essayant de rassembler une équipe pour faire évoluer mon projet.

  • Comment ta passion pour la musique a-t-elle commencé ?

La musique a toujours fait partie de ma vie. Dans ma famille, on a une sorte de rite de passage : à 10 ans, chaque enfant reçoit un gros cadeau', quelque chose qui l’accompagnera toute sa vie. Mon grand frère a eu une guitare, et ça m’a tout de suite donné envie de m’y mettre aussi. En fouillant dans ses affaires, je suis tombé sur une vieille basse. Je l’ai montrée à mon père… et il m’a offert ma première basse pour mon anniversaire, avant même que j’aie 10 ans.

Rapidement, j’ai découvert le rock et le métal, car c’était la musique que mon père écoutait et qu’il voulait nous transmettre. Avec mes frères, on a monté un petit groupe, ce qui m’a permis de cultiver cet amour pour la musique.

  • À quel moment as-tu décidé d’en faire ton métier ?

Ce n’était pas vraiment mon choix au départ. J’ai toujours voulu que la musique fasse partie de ma vie, mais je pensais d’abord construire un avenir plus « sûr ». Après mon bac, en option musique, je n’ai rien eu sur Parcoursup. Ma mère m’a alors reparlé du Cours Florent Musique, dont je lui avais parlé un jour. Au départ un peu sceptique, elle a fini par m’encourager à passer l’audition, plutôt que de redoubler volontairement et perdre une année. Je l’ai écoutée… et ça a été l’une des meilleures décisions de ma vie. Merci maman !

  • Raconte-nous ton audition pour entrer au Cours Florent

J’étais stressé, mais une fois sur place, j’ai rapidement sympathisé avec d’autres candidats. L’ambiance était bienveillante et motivante. On partageait tous la même passion, et finalement, on a passé l’après-midi à chanter et à s’encourager les uns les autres. Ce qui m’a marqué, c’est que ce n’était pas le profil ou l’expérience qui comptaient, mais ce qu’on avait à proposer artistiquement, notre projet. J’ai passé l’audition, et tout s’est bien déroulé.

  • Comment ta formation au Cours Florent Musique t’a-t-elle fait évoluer artistiquement et humainement ?

Ces trois ans m’ont transformé. Artistiquement, j’ai découvert tous les aspects de la musique et j’ai pu définir ma direction : être artiste à part entière. Le déclic a eu lieu pendant le COVID. Travailler avec les gens à distance ne me convenait pas, alors j’ai consacré six mois à mon projet personnel. C’est à ce moment-là que ma musique a commencé à prendre forme.

Humainement, j’ai évolué en côtoyant des personnes qui avaient les mêmes rêves que moi. Je craignais la concurrence, mais finalement, on s’est tous soutenus et tirés vers le haut. Aujourd’hui, je travaille encore avec des personnes de mon cercle Florent, et c’est une chance incroyable.

  • Une rencontre qui t’a marqué ?

Ma rencontre avec Hugo, un gars de ma promo, a été décisive. Aujourd’hui, on est colocs, il est mon guitariste et c’est devenu un véritable frère. Lui, ce qu’il voulait, c’était être musicien pour accompagner les autres. Grâce à lui, j’ai appris à mettre mon ego de côté et à voir les choses différemment.

  • Qu’est-ce que cette école t’a apporté concrètement ?

Un cadre et une discipline. Trop souvent, on entend que la musique n’est pas un vrai métier, mais cette école nous apprend que c’est un travail exigeant qui demande rigueur et persévérance. Elle m’a permis de comprendre qu’on doit toujours donner plus que 35 heures par semaine pour y arriver !

  • Quelle est la suite de ton parcours ?

Après l’école, j’ai quitté mon job en boulangerie pour me consacrer entièrement à la musique. J’ai mis de côté la production pour les autres, pour me concentrer davantage sur mon projet personnel. J’ai commencé à poster mes sons sur les réseaux sociaux et j’ai rapidement eu un retour positif.

J’ai aussi eu l’opportunité de participer à The Voice. Je suis sorti assez vite, mais ce n’était pas mon objectif de gagner. L’important, c’est que tout s’est enchaîné naturellement : j’ai construit une petite communauté, sorti mon premier single, puis un EP qui a bien marché. Grâce à ça, j’ai pu faire des concerts et des premières parties.

  • Comment décrirais-tu ton univers ?

Mon univers, c’est la chanson rock. J’ai grandi avec le métal et le rock, puis j’ai découvert la chanson française avec Michel Legrand. Ça m’a inspiré et j’ai fini par créer ma propre recette musicale. Pour moi, la musique doit être un mélange de productivité et de recherche artistique.

  • Parle-nous de ton dernier single

Mon dernier single, Vie de Rockstar, est une réponse à un morceau que j’avais sorti il y a deux ans, Porn Star. Dans Porn Star, je disais que je voulais vivre comme une rockstar. Aujourd’hui, avec Vie de Rockstar, je réalise que ma version de la rockstar, c’est simplement être moi-même, avec mes doutes et mes peurs. Ce n’est pas le rêve cliché, mais une vision plus sincère et personnelle.

  • As-tu d’autres projets ?

Oui ! Une date confirmée à La Boule Noire, où je partagerai la scène avec le groupe rock Web, que j’adore. J’adore l’énergie des petites salles, et ce concert promet d’être intense.

Un autre projet sortira en juin, un projet très rock et personnel. J’aime voir mes chansons comme des capsules temporelles. Mon premier projet, Si je meurs demain, parlait d’un garçon qui ne savait pas trop où il allait. Ce nouveau projet montre mon évolution, ma découverte du monde et de ma place en tant qu’artiste.

  • Un conseil pour quelqu’un qui hésite à rejoindre le Cours Florent Musique ?

Avant de se lancer, il faut bien évaluer ses besoins et se demander si on est prêt à travailler et à se remettre en question en permanence. L’une des plus grandes leçons de cette école, c’est d’apprendre à se dévoiler, à être sincère avec soi-même et avec son art. C’est une expérience unique et enrichissante.

  • As-tu des rêves, objectifs ?

Je les ai déjà atteints, dans le sens où, oui, j’aimerais faire l’Olympia ou une tournée dans tous les clubs de France… Mais ce ne sont que des rêves matériels.

Mon véritable rêve, c’était surtout de créer une communauté. Nous, les artistes, sommes des gens comme tout le monde, mais nous avons simplement appris à verbaliser nos émotions. Et quand quelqu’un me dit : "Je me suis reconnu(e) dans tes paroles", alors j’ai accompli mon rêve.

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