Portrait de Lucas Biscombe
Portrait

Lucas
Biscombe

Il ne faut par contre pas avoir peur de se planter, et se donner à fond. C’est dans les moments de difficultés qu’on évolue le plus !

Campus Bruxelles
Année 2016
élève

J’ai 27 ans, je viens de Montpellier dans le Sud de la France, mais je suis belge d’origine.

A 10 ans, j’ai eu l’opportunité d’avoir un rôle important dans un film de Michael Haneke. Ça a été une sacrée expérience, mais on a mis ça de côté. Ma mère a souhaité que je poursuive des études classiques et qu’éventuellement je revienne au jeu plus tard une fois majeur. J’ai fait un CAP en restauration.

Mes parents travaillaient dans un théâtre ambulant, le Footsbarn Travelling Theatre, une compagnie qui voyage un peu partout dans le monde pour créer des pièces dans des endroits un peu démunis. Ma mère m’a proposé un jour de faire un stage en été là-bas, j’étais content de découvrir cet univers. J’ai fait 10 jours de théâtre de masque. Ça m’a vraiment plu. A la suite du stage, j’ai eu une lettre de recommandation pour entrer à l’école LASSAAD, une école entre autre de cirque. 

Je suis partie à Lyon et j’ai commencé à jouer dans un petit atelier d’improvisation amateur, on travaillait surtout l’écriture de plateau. J’ai voulu me former de manière plus professionnelle. Je connaissais déjà le Cours Florent. J’ai regardé des retours et avis d’élèves des différents campus sur Internet, et le format de Bruxelles me convenait plus : un plus petit campus, plus convivial que Paris. Et d’un point de vue logistique – je devais trouver un appartement, un travail – c’était plus pratique pour moi de venir en Belgique. 

Ma semaine de stage était dirigée par Gurshad Shaheman. Je m’étais mis pas mal de pression, finalement les stages servent surtout à faire le point sur ses aptitudes, c’est vraiment un accompagnement intéressant. Et aujourd’hui je suis en troisième année !

En Première année, j’étais vraiment dans un mode découverte, même si j’avais eu quelques expériences, des infos de mes parents, mon frère aussi faisait du théâtre... Je ne connaissais pas le fonctionnement d’une école comme le Cours Florent. Et même si je n’étais pas sûr d’en faire mon métier, j’étais un peu stressé. Je pensais au départ me diriger vers le cinéma, mais je me suis vraiment accroché à fond au théâtre, très vite. 

  • Comment as-tu vécu tes premières échéances ?

J’étais arrivé avec des étoiles plein les yeux, en me disant qu’il suffisait d’avoir une bonne gueule et de savoir jouer la colère. En fait, tu te rends vite compte du travail que ça demande, la nécessité du travail collectif, avoir confiance en l’autre et en soi. Les premières échéances sont pour cela une belle découverte, c’est là que tu commences à te poser les bonnes questions. 

La notion de contact avec les autres se joue sur scène, mais aussi à l’extérieur, dans le travail en dehors du plateau. Il faut savoir être bienveillant et construire des projets ensemble.

  • Dès ta première année tu travaillais à côté du cursus ?

Oui, j’ai commencé à travailler dans un service de livraison de plats à domicile. C’était un peu la galère ! Avoir mon diplôme en restauration, j’ai en plus trouvé un travail dans un bar. J’enchaînais les deux. C’était un rythme à prendre, bien que fatigant car je finissais tard le taf. En Première année, c’était vraiment gérable ; j’y ai pris un bon élan ! 

Ensuite ça montait crescendo jusqu’en Troisième année. Mais il s’agit surtout d’apprendre à bien gérer son planning et son temps. Avec l’expérience je suis passé responsable d’un bar, maintenant je n’ai plus besoin que d’un un seul boulot.

  • Quel est ta semaine type du coup ?

C’est trois à quatre soirées de boulot dans un bar – de 17h à 2h du matin. Et je suis tous les matins à l’école, et j’enchaîne parfois avec des répétitions. Je n’ai pas d’agenda, je fais tout de tête, j’ai une bonne mémoire ! Je dors régulièrement que 4 ou 5h la nuit. Je me suis rendu compte finalement de deux choses : la fatigue peut servir sur le plateau, et une journée, c’est en fait un paquet de temps de disponible pour travailler si on se débrouille bien.

  • As-tu des options en plus de ta classe principale ?

Je fais improvisation, corps en jeu, acting in english, voix et training casting. Je n’avais pris aucune option les années précédentes, par peur de ne pas avoir assez de temps justement. Cette année, je me suis rendu compte, comme je le disais, que j’étais maître de mon temps. Même si tu n’as qu’une demi-heure dans ta journée, c’est déjà suffisant pour caler deux ou trois choses. C’est ma dernière année, donc autant prendre un maximum. Je regrette un peu de ne pas avoir pris d’options plus tôt, je vois que d’autres ont appris beaucoup. 

  • Comment s’est déroulé le Module 1 ?

Ça s’est très bien passé, nous étions une grande classe. Il avait sélectionné les textes pour nous, il a constitué les groupes. Chaque groupe avec sa partition devait être autonome dans le travail, sur la distribution, la mise en scène... On devait présenter régulièrement notre travail pour être aiguillé au besoin. On est vite passé sur des filages complets. On s’est éclaté, on a trouvé une entente très rapidement, chacun amené ses idées. 

  • Vous avez rencontré début décembre votre chargé de cours pour le Module 2, Jean-Baptiste Delcourt.

Oui c’est un tout autre programme. Jean-Baptiste a un parcours surprenant, il est jeune, il a été dans un label de rap notamment. Il nous fait travailler du Shakespeare, c’est très engagé et hyper intéressant. On avait aussi beaucoup de consignes avant de commencer le Module, nous devions lire une pièce – Coriolan – regarder un film – une adaptation – écouter des podcast, et toutes une documentation à prendre connaissance. Et nous devions présenter une carte blanche le premier jour au lancement du Module, juste après notre échéance Module 1. 

Jean-Baptiste va utiliser toute cette matière pour créer notre projet collectif. 

  • Présentes-tu un TFE [Travail de Fin d'Etudes] ?

Oui je fais une création en collaboration avec Delphine Friquet, j’écris et elle fait la mise en scène. C’est une histoire entre trois personnages, dans un contexte de fin du monde, d’un point de vue, assez actuel, écologique. On a déjà bien avancé sur notre dossier, grâce notamment au rendez-vous organisé par Julien Lanquetin avec Laure Saupique, qui travaille au Théâtre National de Wallonie Bruxelles. On a pu pointer les petits défauts à travailler. On doit se préparer à présenter les 20 minutes.

  • Comment prépares-tu la sortie de l’école ?

Je suis déjà sur un projet pour une ASBL, cela va s’affiner dans les semaines à venir. J’ai rencontré dans le bar où je travaille un sortant de l’INSAS avec qui je me suis bien entendu, on a un projet de long métrage. J’espère aussi pouvoir faire grandir mon TFE et le diffuser après le Cours Florent. Et bien sûr je vais me lancer dans des casting. 

  • As-tu un conseil pour une personne qui souhaite intégrer le Cours Florent ?

Qu’elle soit sûre de sa passion, cela ne doit pas être juste un hobby quand on entre dans une école comme le Cours Florent. Il ne faut par contre pas avoir peur de se planter, et se donner à fond. C’est dans les moments de difficultés qu’on évolue le plus !

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