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Maxime Nauleau et Juliette Tomyn

Publié le 9/10/2023
Maxime Nauleau et Juliette Tomyn, anciens élèves de Bordeaux à Paris

Deux anciens élèves de Bordeaux reviennent sur leur parcours et les deux pièces qu’ils jouent en ce moment à Paris.

Maxime Nauleau et Juliette Tomyn, deux anciens élèves du Cours Florent Bordeaux, ont porté leurs deux Travaux de Fin d’Etudes au-delà des murs de l’école, et jouent aujourd’hui avec leur troupe florentine "Retour à l’anormal" et "Seul dans Berlin" au théâtre Montmartre Galabru. Retour sur leurs années au Cours Florent et sur le chemin parcouru depuis leur sortie d’école.

  • Qu’est-ce qui vous a amené à rentrer au Cours Florent ?

Juliette : Je viens d’une famille ou personne ne fait du théâtre. J’en avais fait en club au lycée mais j’avais envie d’essayer de faire du théâtre ma vie pendant plusieurs années ! Je me suis inscrite à un stage puis à la formation du Cours Florent, tout en continuant la fac d’histoire en parallèle.

Maxime : Mon entrée au Cours Florent venait de la volonté d’avoir beaucoup d’heures de théâtre, de manger théâtre, se lever théâtre, dormir théâtre… Ainsi que de la volonté de rencontrer des gens qui ont la même passion !

  • Quels moments de votre formation vous ont le plus marqué.e ?

Juliette : On a participé en 1ère année au Festival International du Film Indépendant à Bordeaux où nous avons fait un happening. C’était un événement mémorable pour moi parce qu’on devait "déranger" le festival avec un happening d’improvisation, et ça ne faisait qu’un mois que j’avais intégré l’école ! J’en garde un souvenir marquant.

Maxime : J’ai été surtout marqué par les Fragments en 2e année et l’écriture d’un Travail de Fin d’Etudes. Je ne considérais pas ça comme de simples projets scolaires à mener à bien, mais vraiment comme des opportunités de grandir en tant que comédien.

  • Qu’est-ce que votre parcours à Florent vous a apporté ?

Juliette : Tous les gens avec qui on travaille sont des acteurs, donc on a plein d’anecdotes de leur part sur le monde des arts du spectacle. C’était super formateur parce qu’ils apportent la réalité du métier et pas uniquement des notions académiques théoriques.

Maxime : ça m’a apporté l’écoute, l’écoute des professeurs et l’écoute de mes camarades comédiens. Ça m’a apporté beaucoup d’expérience de plateau, et j’ai pu développer mon charisme sur scène, ce qui est épanouissant en tant qu’acteur !

  • Vous avez été nominés aux Jacques (prix décerné aux meilleures pièces du Cours Florent) dans la catégorie Meilleur spectacle en 2021 avec Retour à l’anormal : qu’est-ce que ça a changé pour vous ?

Avoir été nommés dans cette catégorie, c’est d’abord la preuve que notre travail a plu. Ça nous a vraiment confortés dans l’idée de faire du théâtre après Florent, surtout avec cette pièce-là. L’ancien directeur du Cours Florent nous a dit qu’il fallait absolument qu’on tente de jouer cette pièce en dehors de Florent, et ça nous a donné énormément de force.

  • Pouvez-vous nous résumer vos deux pièces en quelques mots ?

Juliette : Dans Seul dans Berlin, on est en 1940 en Allemagne. Un commissaire de police de Berlin est chargé de traiter l’affaire des « poseurs de cartes », une affaire qui s’apparente à de la résistance puisque des inconnus déposent des cartes antihitlériennes dans Berlin. Mais sa méthode d’investigation ne convient pas à son supérieur SS, et on voit donc l’évolution de l’enquête, avec une galerie de personnages complètement fous et des rebondissements dans tous les sens.

Maxime : Retour à l’anormal, c’est l’histoire d’un homme qui a vécu 15 ans en autarcie dans la nature. Il revient sans prévenir personne, mais ne va pas voir sa famille en premier, il va visiter ses amis d’enfance qu’il n’a pas vu depuis des décennies. Il considère la société comme anormale et provoque une forme d’effondrement dans son groupe d’amis parce qu’il se rend compte que leurs vies sont basées sur des mensonges, alors qu’il est lui-même un pèlerin de la vérité et de l’absolue.

  • Comment avez-vous trouvé l’inspiration pour ces deux pièces ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer ça et pas autre chose ?

Juliette : J’étais très intéressée par la période de la 2nde Guerre mondiale quand j’étais à la fac d’histoire, et je savais que je voulais participer à une pièce historique et parler de cette période. J’ai beaucoup aimé travailler Brecht, que je connaissais peu avant le Cours Florent. Au moment où les TFE commençaient à prendre forme, j’ai lu « Seul dans Berlin » de Hans Fallada que j’ai adoré, et dont j’ai fait une adaptation – ce qui m’a pris 6 mois – vu que le livre fait environ 800 pages, et j’ai ajouté de l’humour pour en faire une comédie.

Maxime : En 2e année, je travaillais sur "Oncle Vania" dans mes Fragments. J’ai aussi découvert Duras, Ibsen et Tchekhov qui m’ont poussé à réfléchir sur une pièce qui parlerait du rapport entre l’homme et la nature d’un point de vue philosophique. Je suis tombé sur « Le canard sauvage » d’Ibsen et je savais que c’était ça que je voulais faire, et c’est comme ça que "Retour à l’anormal" est né.

  • Racontez-moi la formation de votre troupe : elle est 100% issue du Cours Florent – ça s’est fait naturellement ? vous avez posté des annonces dans l’école ?

Le mot clé de la formation de notre collectif est "naturellement". On est 13 dans notre collectif, on est tous issus du cours du soir du Cours Florent. Il y a une super diversité de profils !

  • Vous vous produisez dès le 30 septembre au théâtre Galabru à Montmartre, donnez-nous 3 raisons de venir vous voir

- On propose deux spectacles très différents : vous pouvez venir nous voir pour pleurer, pour rigoler. On aime cette idée d’avoir le choix dans ce qu’on propose au public.

- On fait du théâtre léger, on se casse la gueule, on n’essaye pas de faire quelque chose de propre. C’est super libérateur pour nous mais aussi pour le public, on essaye de ne pas se limiter dans la folie et les gens ont l’air d’adorer.

- Voir un de nos spectacles, c’est voir comment un groupe qui s’est constitué à Florent a continué sur une scène professionnelle ! C’est bien de voir ce que les gens peuvent faire après leur formation, donc que vous soyez déjà au Cours Florent ou « seulement » intéressé par l’école, venez nous voir !

  • Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

Juliette : J’adore le cinéma. J’essaye de m’impliquer dans des castings, mais en même temps j’adore travailler avec le collectif ! C’est une des chances du Cours Florent, j’ai pu faire le cursus théâtre parce que c’est ce qui me faisait vibrer, mais maintenant que j’ai fini mes études, je peux me diriger vers le théâtre ou le cinéma sans contrainte.

Maxime : J’ai commencé l’écriture d’un nouveau spectacle, et une autre comédienne du collectif également, donc on sait qu’on a des choses qui arrivent après nos pièces actuelles. On adorerait rester tous ensemble pour la suite !

Vous pouvez retrouver le collectif Les Eblouis en ce moment au théâtre Montmartre Galabru à Paris pour les représentations de leurs deux pièces !

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