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Masterclass François Florent sur le campus de Bruxelles

Publié le 19/05/2017
Masterclass François Florent sur le campus de Bruxelles

Les 6 et 7 Novembre dernier, les élèves de deuxième année du Cursus de Formation de l’Acteur à Bruxelles ont pu travailler avec François Florent, fondateur de l’école, lors d’une masterclass spéciale sur le thème de La Fontaine.

Marina et Yasmine nous raconte ces deux jours de travail :

L’exercice auquel nous nous prêtons ici, ce n’est pas de jouer les fables, mais de les raconter, dire le texte. Les Fables de La Fontaine ne sont pas pour les enfants, on ne cherche pas à créer d’effets et infantiliser ceux à qui on les raconte, c’est beaucoup plus sérieux que ça, on est plutôt dans la série “House of Cards”, les enjeux sont profonds, politiques

L’idéal quand on travaille une scène ou une fable serait d’arriver à créer un storyboard dans sa tête, c’est-à-dire transformer son texte en images, telles qu’elles nous apparaissent dans un film. On visualise donc ces images du point de vue d’une caméra (contenu du cadre, travelling, zoom, mise au point, noir, fondu enchaîné etc.) Ainsi, nous racontons vraiment une histoire - c’est un outil formidable contre le sur-jeu. 

La fable, ce n’est pas un documentaire, il ne faut pas la banaliser. Elle est peut-être plus de l’ordre de la fiction que la fiction elle-même. Elle n’est surtout pas du registre épique ou dramatique, elle est avenante. Il y a un côté Hitchcockien dans la fable - le suspens - on ne sait jamais ce qui va se produire après. 

Il est intéressant de travailler sur La Fontaine, plutôt que sur Racine ou autre auteurs écrivant en alexandrins, car La Fontaine varie ses vers, parfois même dans une même fable, passant d’un vers à sept, huit ou encore douze pieds.

François Florent a donné de nombreux conseils en termes de structures et d’intentions. Le titre d’une fable fait partie du récit. C’est un peu comme un titre dans un journal, il donne les premiers indices de l’intrigue. Entre ce titre et la première phrase, il est intéressant d’amener un changement de ton, de ne pas avoir la même tessiture vocale. Aussi, il ne faut jamais écraser les fins de vers, quelle que soit la ponctuation qui suit. Par contre vous pouvez parfois ralentir... La ponctuation doit être apprise par cœur, autant que les mots eux-mêmes ; mais cela est valable pour tous les textes, classiques comme contemporains.

La fable n’est jamais un sermon, même s’il y a une morale : vous pouvez amener la morale à l’inverse du sens, via un sourire par exemple, ou autre effet inattendu. Et dès qu’on arrive à la morale, on allège, on ne martèle pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire. 

En général, il faut trouver et donner de la respiration dans le texte – nous avions tendance, pendant la masterclass, à respirer dès que nous donnions un peu de force. La postsynchronisation au cinéma est quelque chose dont nous pourrions nous inspirer pour le travail de texte. C’est très technique et précis au niveau du rythme, de la respiration, du sens…

François Florent nous a également donné des conseils plus généraux :

  • Quand on est débutant, on a peur du silence; or, “le silence c’est l’éloquence du comédien (Simon).” La précipitation c’est l’ennemi des débutants.
  • Ne dites pas bien les choses, ne soyez pas académiques, mais vindicatifs ! Vous ne vous fatiguez pas assez en scène ! Ce que vous font travailler les professeurs, c’est une partie infime du travail à accomplir, il faut suer ! Apprendre à travailler, ce n‘est pas simple, pour les personnages, pour la progression de la narration dramatique… Arriver à l’évidence, c’est ce qu’il y a de plus dur, pour un acteur. Je rêve d’un collectif de comédiens qui ne laissent jamais le metteur en scène monter sur le plateau.
  • Le plateau est un sanctuaire qui vous appartient. Arrêtez de demander la permission quand vous êtes sur le plateau, vous n’avez le droit qu’à une chose : faire bien. Le maitre mot : l’envie ! Quelle qu’en soit la couleur. On découvre la personnalité de l’acteur aux vues de l’endroit où il met l’envie. Ce que vous avez à dire doit être clair et voulu. Il n’y a plus aucune raison de jamais remonter sur scène pour enfiler le texte, vide, comme des perles.
  • C’est toi qui es en train d’écrire ! Et l’encre est encore chaude !
  • Pourquoi c’est magique le théâtre ? C’est la seule machine à remonter le temps.
  • Ayez de l’imagination, faites-vous des mondes. Ne vous préparez pas, allez-y, sautez dedans!

Un immense merci pour la présence de François Florent, et la richesse des échanges.

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