Une élève brevetée aux Rencontres Internationales du Théâtre en Corse
C’est avec beaucoup de joie qu’Inès Wigger, élève brevetée de la Promotion VII du Cours Florent Bruxelles, a été sélectionnée pour participer aux 24èmes Rencontres Internationales du Théâtre à l’Aria, à Pioggola en Corse.
Pendant quatre semaines cet été, des stagiaires, comédiens et techniciens venant de partout dans le monde ont été encadrés par des artistes expérimentés. Ils ont créé différents spectacles mêlant œuvres contemporaines et classiques.
Forte de ces riches échanges, Inès nous fait part de son expérience unique.
«Le 28 juillet 2022 je m’envolais pour Bastia en Corse. Il m’aura fallu un mois pour digérer et écrire sur ce que cette expérience m’aura apporté.
Après être arrivée dans le petit aéroport de Bastia, je rencontrais les premières personnes avec qui je passerai ces dix jours : Madeleine, Léa-Anais et Sulo. Je fus ravie de rencontrer deux autres collègues du Cours Florent, du campus de Paris. Une demi-heure plus tard nous étions accueillis par Antone Casanova, le maire de la petite ville de Pioggola où se trouve l’immense espace de travail dans lequel nous allions repousser les limites du langage et du théâtre : l’A Stazzona (« la Forge », en français).
La première soirée, je rencontrais les autres participants venant de plusieurs pays dont la Slovénie, la Russie, la Norvège, la Finlande, la France, la Belgique, la Hollande, l’Afghanistan, la Suisse, l’Amérique et bien d’autres.
Le lendemain à 9h nous étions tous à la Forge, prêt.e.s à lire la pièce sur laquelle nous allions travailler pendant dix jours : Le Misanthrope de Molière. J’allais jouer Alceste, en anglais !. Nous avons passé les quatre premiers jours à travailler tous ensemble sous le regard bienveillant de Serge Nicolai, ancien acteur du Théâtre du Soleil, actuellement co-directeur artistique et pédagogique de L’Aria. Puis il fut temps de nous séparer en trois groupes pour travailler sur le spectacle que nous allions présenter le dernier jour du stage.
J’allais travailler le masque, dirigée par Serge. Chaque matin commençait ainsi : nous arrivions en petits groupes, et nous lancions dans notre échauffement personnel avant de commencer l’échauffement collectif. Un paradis terrestre malgré la chaleur, une chance inouïe de pouvoir travailler dans un espace pareil.
Jouer avec un masque était éreintant, il n’y a pas d’autres mots pour décrire l’effort ainsi que la discipline dont il faut faire preuve une fois le masque enfilé. Serge nous a merveilleusement bien guidé dans ce travail difficile.
Le temps est passé à une vitesse hallucinante. J’ai l’impression d’avoir simplement cligné des yeux et de m’être téléportée à nouveau à l’aéroport pour rentrer auprès des miens. Comme un rêve fiévreux dont on ne ressort pas indemne.
Finalement, qu’est-ce que cette magnifique expérience m’aura apporté ?
Avant tout des rencontres ! Elle m’a aussi prouvé que qu’importe la langue ou la culture d’où les acteurs proviennent, le théâtre réussira toujours à les réunir et leur permettra de créer quelque chose d’absolument magnifique.
Et sur une note plus personnelle, elle m’aura permis de clôturer trois ans de théâtre aux côtés du Cours Florent Bruxelles par le plus beau des cadeaux que l’on puisse faire à un artiste : la confiance.
Merci Estelle, merci Sarah, merci Julien de m’avoir fait confiance au point de me permettre d’aller représenter l’école une dernière fois dans un endroit aussi magnifique que Pioggola, merci de m’avoir laissé l’opportunité d’aller repousser mes limites dans un lieu créé pour cela.
Et finalement, merci de m’avoir fait prendre conscience que j’étais une artiste capable de me retrouver dans des situations absolument rocambolesques (zigzaguer entre des vaches pour aller en cours, c’est fait !) et de m’en sortir. Merci de m’avoir portée et permis de croire en moi encore un instant avant de vous dire au revoir pour de bon. »
Inès Wigger, août 2022
Un grand bravo, et merci à Inès pour son témoignage.
