Portrait de Olivier Tchang Tchong
Portrait

Olivier
Tchang Tchong

Campus Paris
Année
professeur
  • Peux-tu nous parler de ton parcours d’élève au Cours Florent ?

J’ai un parcours assez « classique », à savoir théâtre amateur depuis l’âge de 9 ans en province, près de Nevers dont je suis originaire. A la préadolescence, j’ai créé une troupe que j’ai animée en tant que jeune acteur et metteur en scène, puis je suis venu à Paris faire le Cours Florent.

Mon but de départ était de devenir acteur. J’ai fait un stage d’accès en septembre pour intégrer l’école à l’âge de 19 ans puis je suis entré en première année. J’ai eu un professeur incroyable, Olivier Médicus, qui avait l’obsession de nous faire jouer coûte que coûte et qui m’a appris le plaisir du plateau. On était comme des fous avec mes camarades ! Je me levais le matin pour faire du théâtre, l’après-midi je répétais et le soir je jouais...

J’ai découvert à l’école la liberté infinie de la pédagogie, du théâtre, du répertoire et cela a changé ma vie. J’ai également rencontré des gens fascinants durant ma formation, des acteurs avec qui je travaille encore actuellement. Je répète souvent à mes élèves la nécessité de construire son réseau à l’école car leurs camarades de classe sont les acteurs et metteurs en scène de demain !

  • Quel a été ton parcours d’artiste après l’école ?

J’adore jouer et faire l’acteur mais je suis avant tout auteur et metteur en scène. Après le Cours Florent, je suis parti à Tours ou j’ai travaillé comme acteur pour Robert Pinget, un des pères du Nouveau Roman. Cette rencontre a été une vraie chance pour moi et est venue structurer quelque chose d’important dans mon écriture. Puis j’ai monté Antigone de Sophocle, Un Riche Trois Pauvres de Calaferte au Studio de la Comédie Française, j’ai mené un travail de compagnie à Dijon et suis parti travailler à Vienne pour monter un spectacle sur la question de l’exil.

En revenant à Paris, j’ai monté des spectacles dans des distributions mixtes avec des acteurs issus du milieu du handicap et un peu « en marge » et des acteurs pros. Rapidement, j’ai voulu écrire et monter mes propres textes. J’ai travaillé sur la représentation du rite et du sacrifice et en miroir la question de l’élu, pendant environ 7 ans, cela a traversé mon œuvre : j’ai monté deux textes autour des dix commandements (Les chiens ne font pas des chats et Le chien de ma chienne, mon premier texte édité).

Dernièrement, j’ai écrit et mis en scène Peau d’âne, Médée et Jeanne (spectacle autour de la figure de Jeanne D’Arc). J’écris et monte en ce moment Cassandre, qui finira ce cycle d’écriture sur les rites et l’élu. 

J'ai été artiste associé au Théâtre du Peuple et suis actuellement artiste en résidence au Nouveau Relax De Chaumont (scène conventionnée pour les écritures contemporaines) pour les trois prochaines années

  • Depuis quand es-tu professeur au Cours Florent et que travailles-tu avec tes élèves ?

Je suis professeur de première année au Cours Florent depuis un an, j’avais envie d’enseigner et de revenir à l’école qui m’a vraiment « ouvert un monde ». Mes élèves ont travaillé cette année, lors de l’échéance Moteur, sur les 7 péchés capitaux, sur des auteurs classiques et contemporains, sur des œuvres aussi diverses que La jeune fille, Le diable et le moulin d’Olivier Py, Roméo et Juliette, et des œuvres de Wajdi Mouawad, de Copi, de Hofmannsthal, Musset et de Racine…

Mon but est de faire que le plateau soit une aire de travail et de jeu mais surtout pas d’humiliation, il faut que les élèves n’aient pas peur de lâcher prise pour que des choses puissent naitre en cours.

  • Quel serait ton conseil à un futur élève acteur ?

D’écouter son désir et personne d’autre, des gens essaieront forcement de l’en dissuader mais il faut faire ce que l’on veut vraiment. Qu’il vienne au Cours Florent passionné et en ayant « faim ».

Partager cet article