Portrait de Ninon Arnal
Portrait

Ninon
Arnal

Pour se lancer, il faut être sûr de soi, être passionné.

Campus Bruxelles
Année 2016
élève
  • Ninon, Peux-tu te présenter ?

Je suis actuellement en deuxième année. J’avais dix-huit ans quand je suis arrivée en première année au Cours Florent à Bruxelles. Le théâtre me suit depuis mes 7 ans. J’ai intégré des petites troupes amateurs à cet âge-ci. J’en ai aussi fait dans le milieu scolaire. 

Je n’ai pas cherché à faire d’autres études, je savais ce que je voulais faire. J’avais eu le déclic en voyant mon père jouer Le Père Noël est une ordure – il était comédien et metteur en scène dans une troupe. Je me suis tournée vers ma sœur et je lui ai dit C’est ça que je veux faire !. J’étais hyper fascinée, par la scène bien sûr, mais aussi par les gens qui sont présents, les applaudissements, l’énergie du moment. Je trouve ça dingue de pouvoir faire passer des émotions. Mon père en a fait un peu son métier, mais a fini par se tourner pleinement vers son autre métier : il est ingénieur ; avec 5 enfants ça devenait difficile ! Ma mère est artiste peintre, j’ai donc beaucoup évolué dans une sphère créative. Mon père était très fier que je veuille me lancer dans ce métier. J’ai eu des doutes un temps, et ce sont mes parents qui m’ont poussés !

Une ouverture ! J’avais fait un stage de Cinéma. J’avais pu assister à la présentation de ceux qui étaient en stage de Théâtre au même moment. Ça m’a du coup donné envie de faire du jeu face caméra ! Les deux sont passionnants, ce n’est pas du tout la même approche, la même technique ; mais aujourd’hui j’ai une préférence pour le jeu sur un plateau. Le théâtre avant tout !

En Première année, j’ai travaillé avec Gurshad Shaheman. Un prof extraordinaire. C’est quelqu’un qui va travailler avec toi-même, avec qui tu es vraiment, c’est sa matière de base. J’ai été en classe parallèle avec Sarah Siré, c’était totalement différent. Elle nous a fait faire beaucoup d’exercices, des échauffements, elle construit des choses autour du collectif. J’ai adoré aussi !

  • Quelle est ta semaine type aujourd’hui en deuxième année  ?

J’ai cours uniquement l’après-midi les lundi, mardi et jeudi dans la classe de Damien Chardonnet. Mes matinées sont réservées au théâtre, à l’apprentissage des textes et aux répétitions. Je réserve aussi des salles tous les vendredis pour répéter. 

Depuis que j’ai sept ans je fais ça, apprendre des textes, donc la mémorisation n’est plus où se situe la difficulté. Je lis, je lis, je lis… J’ai une mémoire auditive. Si vraiment ça coince sur des mots ou des passages, je les écris. Je ne m’enregistre pas, je n’aime pas du tout ça. Mais ça marche pour certains.

Collectivement on se voit une fois par semaine pour faire une vraie grosse répétition quand c’est nécessaire. Pour Parcours d’un rôle par exemple on avait une scène avec vingt personnes, il fallait caller un maximum, être efficace et sérieux. C’est la différence entre la Première et la Deuxième année : la nécessité de travailler ensemble, de s’écouter, on ne la comprend qu’en Deuxième. En Première année, on est un peu focus sur son propre travail.

Je participe aussi au cours Histoire du Théâtre, et je vais faire le Stage Cinéma pour les élèves de deuxième année.

  • Comment démarres-tu le travail d’interprétation une fois distribuée ?

Je vais faire des répétitions, avec mes partenaires, et je laisse le jeu, l’interprétation venir spontanément, en fonction de ce qu’il ou elle me donne. J’avais travaillé une scène de L’école des femmes de Molière il y a quelques mois avec un élève, Carl Vervier ; scène que je retravaille en ce moment pour le concours de la Classe Libre, avec un autre élève, Franck Vierset ; et ça n’a rien à voir ! Mon jeu dépend beaucoup de mes partenaires. Je ne prends pas le temps au début de faire des recherches, je joue et me sert de ce premier jet pour travailler. Seulement après je me mets en recherche, en fonction des retours aussi du chargé de cours.

Damien Chardonnet connait bien les personnages et nous connait. Donc il nous aide, à partir de ce qu’on propose, à développer nos personnages.

  • As-tu des projets extérieurs à l’école ?

Je suis dans une troupe de théâtre avec Catherine Israel, une directrice de casting. On va monter en mai Un air de famille, une adaptation du film, et Cendrillon de Joël Pommerat. En fait, mon frère prend des cours de théâtre jeune public avec Catherine. Je lui avais envoyé des photos, j’ai passé un petit casting et elle m’a proposé d’intégrer sa troupe. On se voit tous les mardis pendant 2 ou 3h. Ce n’est pas toujours simple de out concilier mais je fais mon maximum.

  • Comment envisages-tu la suite de ta formation d'actrice et ta sortie de l’école ?

Je suis mitigée. Je me suis rendue compte que le Cours Florent m’apportait énormément, beaucoup de confiance en moi, de professionnalisme. Je pensais cette année passer des concours et partir – je prépare le concours de la Classe Libre et je m’intéresse à certains conservatoires. Mais j’ai aussi envie de faire la troisième année, de rencontrer les metteurs en scène, de créer les spectacles comme je vois les actuels élèves de troisième année le faire.

En tous cas pour le futur, je ne me vois pas du tout metteur en scène. J’aimerais créer une troupe, partir en tournée, être sur scène ! Mais je ne me vois pas encore écrire et mettre en scène. Je vais continuer à passer des castings bien sûr ! 

  • Un conseil pour un potentiel futur élève ?

Pour se lancer, il faut être sûr de soi, être passionné. C’est un métier est formidable qui peut apporter plein de merveilleuses choses.

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