Portrait de Mégane Ross
Portrait

Mégane
Ross

En deuxième année, tu te rends compte qu’il faut aller bien plus loin?! Il faut travailler énormément en dehors des cours, pour venir devant son prof et proposer quelque chose, avoir des retours, et sans cesse faire évoluer son travail?!

Campus Bruxelles
Année 2016
élève

Mégane Ross, élève en $, admise pour la dernière année du cursus, revient sur son parcours au sein de l’école. Comment organise-t-elle son travail, venant quotidiennement de la région de Liège ? Comment envisage-t-elle la suite de sa formation ?

  • Mégane, d’où viens-tu et que faisais-tu avant d’intégrer l’école??

Je suis née à Seraing il y a bientôt 25 ans. J’ai fait des études en communication avant d’intégrer le Cours Florent Bruxelles, un bachelier que j’ai obtenu à Liège. J’habite actuellement à Huy. J’ai connu l’école grâce à un ami, Jérôme Jacob-Paquay*, qui m’en a beaucoup parlé et m’a donné envie de la découvrir.

  • Au moment où tu as participé à ton stage de Théâtre, dans quel état d’esprit étais-tu?? 

J’avais beaucoup hésité sur le choix de l’école, je pensais aussi au Conservatoire et finalement, à ce moment précis de ma vie, j’ai eu le sentiment que c’était le Cours Florent Bruxelles qui me correspondait le mieux. Je souhaitais vraiment être prise, démarrer le cursus. Si ça n’avait pas marché, je ne sais pas exactement ce que j’aurais fait?.

  • Pratiques-tu d’autres arts ?

Je chante en académie depuis deux ans. Je suis soprano. J’ai travaillé à l’opéra en tant que figurante-comédienne muette. Ça m’a donné envie de faire du chant, et surtout, je savais que cela pouvait me servir pour le théâtre aussi. C’est très bénéfique. On doit parfois chanter pour des scènes, et ça évite d’avoir certains blocages.

  • Tu termines ta deuxième année, tu passes en troisième année. Est-ce que ton projet s’est affiné??

Au début du cursus, je me disais que j’allais me former au Cours Florent Bruxelles et que je commencerais directement à travailler ensuite. Je me dis maintenant que c’est une excellente préparation, mais que je vais tenter d’intégrer le Conservatoire de Liège après mes trois ans ici. D’abord parce que j’aurai encore l’âge d’intégrer un Conservatoire? et ensuite, cela me permettra de rencontrer encore d’autres gens, d’enrichir mon réseau professionnel et m’amenera vers un autre théâtre. C’est un retour vers mes racines aussi? ! 

  • As-tu déjà passé d’autres concours??

Cette année, j’ai tenté la Classe Libre et l’Ecole du Nord à Lille, mais ça n’a pas marché. Je n’étais pas prête, j’attends d’avoir passé ma troisième année avant de tenter Liège. L’équipe pédagogique va nous aider à choisir et à travailler des scènes de concours. Je vais retenter la Classe Libre aussi : tout bon Florentin se doit d’essayer d’entrer en Classe Libre? !

  • Y a-t-il eu une échéance où tu as eu un déclic particulier pendant tes deux premières années??

J’ai eu du mal à démarrer au début de ma première année, j’étais un peu sous réserve, je ne me dévoilais pas trop. Sarah Siré, ma chargée de cours, m’a dit aussi que le jury n’arrivait pas à me cerner, que je renvoyais une image qui n’était pas la mienne, et qu’elle savait de quoi j’étais capable. Qu’elle me soutienne à ce point, qu’elle m’accompagne pour donner le meilleur de moi, ça a été un véritable moteur?! Je voulais la rendre fière, et l’être de moi-même aussi. 

Et pendant Fragments, la dernière échéance de cette saison, ça a été une révélation. Travailler ensemble, être une troupe, vivre ensemble ces deux dernières semaines, c’est LE souvenir. On se dit qu’en troisième année, c’est ce qui nous attend à chaque module ?!

  • Comment s’est passé le travail pour Fragment??

On avait déjà fait une lecture de la pièce Ervart, de Hervé Blutsch, et travaillé sur la dramaturgie de la pièce. On s’est ensuite divisé en groupe de travail pour travailler sur d’autres œuvres, dont La Mouette de Tchekhov. On a travaillé en fonction de ce pour quoi on était le plus à l’aise : la dramaturgie, scénographie, la régie, les costumes, etc... J’ai été dans le groupe Régie. J’ai remarqué au fil des échéances que j’avais ce truc : dès qu’il faut une lumière, une musique, j’ai une bonne intuition. Après, on collaborait tous ensemble. Ce n’était pas chacun son job, et on ne communique pas : il y avait juste des référents.

Quand Sarah m’a donné ma distribution, j’ai été très surprise. Je ne comprenais pas, je ne m’attendais pas à ce personnage-là. J’ai fini par voir le challenge qu’elle me proposait, elle avait vu une légitimité à ce que je l’interprète et je devais lui faire confiance.

  • Et en dehors des cours, comment t’organises-tu??

Ma semaine type, c’est se lever tôt le matin pour faire les trajets depuis Huy? C’est rester disponible pour ses partenaires. C’est être au taquet. C’est ne pas repartir chez soi en ayant repoussé des choses au lendemain. Ce qui doit être fait doit l’être?! En première année, j’étais moins présente dans l’école, j’avais un job à côté. Je n’avais pas eu le déclic, je me disais qu’avec deux ou trois répétitions c’était bon pour une scène?! En deuxième année, tu te rends compte qu’il faut aller bien plus loin?! Il faut travailler énormément en dehors des cours, pour venir devant son prof et proposer quelque chose, avoir des retours, et sans cesse faire évoluer son travail?! Il ne faut pas se contenter d’un premier jet et travailler dans le détail.

J’avais 9 h de cours, et je compte 6 h de répétitions par semaine minimum, plus les réunions avec les partenaires, les réflexions. Je passais mes journées à l’école, avec en plus quelques ateliers. J’avais du solfège et du chant à côté donc je n’ai pas pu faire beaucoup d’ateliers faute de temps.

  • Quels sont tes objectifs pour la troisième année??

Là, j’ai compris certains enjeux avec Fragments. Je veux du coup arriver pour chaque module avec des propositions. Je veux être encore plus là, présente.

Je me suis essayé à l’écriture pendant les Cartes Blanches cette année, j’aimerais aller plus loin et proposer un TFE [travaux de fin d’études] à partir de mon idée ; la problématique est l’orientation sexuelle et les cases dans lesquelles on nous enferme.

Mégane, nous te souhaitons un bel été, et nous avons hâte de te retrouver à la rentrée? !

Aux Liégeois qui ont envie de se tester, de découvrir le travail de plateau et la pédagogie de l’école : nous organisons un stage de Théâtre à Liège, à la Halte, du 20 au 25 août 2018?! Inscrivez-vous?!

 

*Jérôme Jacob-Paquay, élève de troisième année à Bruxelles pour la saison 2017-2018, a présenté un TFE avec Chloé Delhaye : Flying high. Leur projet sera repris la saison prochaine? ! 

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