Manon
Guilluy

• Peux-tu te présenter et nous dire quel a été ton parcours avant d’intégrer le Cours Florent à Bruxelles ? 

J'ai 20 ans, je suis originaire d'une petite ville du Pas-de-Calais et fraîchement bruxelloise, depuis la rentrée 2018 au Cours Florent à Bruxelles ! Tout a commencé au lycée, j'avais choisi l'option théâtre sur les conseils de mes proches, et également pour m'aider à prendre confiance en moi. 

Et finalement, après mon baccalauréat littéraire, je me suis installée à Lille pour commencer une licence en Arts du Spectacle. Cela m'a fait réaliser deux choses : je voulais vivre du théâtre, et je ne voulais pas attendre trois à cinq ans sur les sièges d'un amphithéâtre d'Université pour me lancer. J'ai eu la chance de participer à un projet du metteur en scène Didier Ruiz, 2017 comme possible, qui fut pour moi une expérience humaine et théâtrale inoubliable. Et grâce à un ami comédien, qui m'a fait confiance et m'a aidé à faire mes premières pas sur scène, j'ai pu explorer le milieu du café-théâtre.

• Tu as participé au Stage d’accès à Lille. 

J’ai trouvé le stage de théâtre à Lille grâce à des recherches sur Internet. J’étais impatiente de commencer ! C’était peut-être le début d’une aventure importante pour moi. La semaine est passée très vite, ce fut enrichissant de rencontrer des personnalités de tout horizon, avec des rêves et des projets différents. J’avais déjà appris beaucoup de choses en une semaine : des outils pour s’échauffer vocalement et corporellement, comment travailler l’apprentissage d’un texte, comment gérer l’espace de jeu… J’ai surtout retenu qu’il fallait toujours croire en ce que l’on dit sur un plateau, défendre son personnage quel qu’il soit, et incarner les mots, sans essayer de jouer la morale de son texte. Partager un instant avec le spectateur, et lui laisser le temps de recevoir les choses !

• As-tu des projets ou d’autres activités en dehors de l’école ? Si oui comment gères-tu ton temps ?

J'ai un job étudiant, je suis Game Master dans un Escape Game de Bruxelles. En ayant choisi les cours du matin, je peux travailler en soirée ou certains week-end. Heureusement, c'est un job avec des horaires plutôt flexibles, je donne mes indisponibilités à mes partenaires de jeu chaque semaine, ce qui me permet de m'organiser pour répéter, aller voir des spectacles, ou ajouter des enseignements spécialisés à mes heures de cours. Je viens de commencer l’Improvisation le vendredi matin

• La première échéance en Première Année vient juste de se dérouler : MISE EN JEU. Comment as-tu abordé cette première étape ? Comment avez-vous travaillé avec ton chargé de cours ?

Avec notre chargé de cours, Gurshad Shaheman, nous avons procédé à un tirage au sort pour le choix du partenaire de scène. Nous devions ensuite proposer en lecture plusieurs textes selon une liste d'auteurs imposés. Une fois le choix de la scène décidé, il a fallu rapidement commencer le travail. Gurshad a toujours insisté sur le fait qu'il était nécessaire de répéter en dehors des cours. C'est en arrivant avec une proposition déjà travaillée, sur le jeu et la mise en scène, qu'on peut véritablement avancer et creuser plus loin. Il en est de même pour le monologue d'une minute à présenter aussi pour l'échéance.

Je trouve que c'est très intéressant de voir l'évolution de chaque personne en seulement deux mois ! Cela nous permet également de voir où l'on se situe, et quels sont les objectifs personnels à viser pour la prochaine échéance !

• Qu’attends-tu de cette Première année et de la Formation d'acteur en général ?

J'attends de mieux me connaître : ce que je veux, et ne veux pas montrer en tant que future comédienne. Je souhaite me nourrir le plus possible des différentes opinions artistiques de l'école, afin de pouvoir construire la mienne petit à petit.

• As-tu un conseil à donner à un.e futur.e élève ?

N'attends pas que les opportunités viennent à toi, mais crée-les toi-même ! Il ne faut pas s'attendre à apprendre une recette magique qui fera de toi un comédien, c'est d'abord ton engagement et ton travail qui primeront.  

Peux-tu partager une réplique qui a du sens pour toi ?

 Il y a des poignards dans les sourires. MacBeth, Shakespeare.

Durant l’année où j’ai découvert le théâtre, je suis allée à la Cartoucherie, voir MacBeth de Shakespeare, mis en scène par Ariane Mnouchkine. Avant cela, je n’imaginais pas que j’aurais pu aimer lire ou entendre du Shakespeare. Après ce spectacle, c’est la première fois que j’ai ressenti énormément d’admiration pour les comédiens, et que j’ai envisagé de faire ce métier. 

J’ai vu cette pièce il y a 5 ans, j’ai encore en tête l’image bien précise du comédien prononçant cette réplique ! Il avait réussi à faire parvenir beaucoup d’émotions et d’enjeux différents en une seule phrase. J’aurais pu retenir n’importe quelle phrase du texte, c’est pourtant celle-ci qui m’a vraiment marquée !