Portrait

Lily
Moreau

Il faut prendre les choses au sérieux, mais de ne pas oublier qu’on dit jouer pour une bonne raison.

Campus Bruxelles
Année 2019
élève
  • Quel a été ton parcours avant d’intégrer l’école ? 

J’ai tout d’abord suivi un bachelier (équivalent du Baccalauréat en France) en sciences humaines et sociales à l’ULB (Université Libre de Bruxelles). J’ai ensuite entamé un master, qui ne m’a pas du tout passionnée, et que j’ai donc rapidement abandonné... A l’époque je travaillais déjà dans un bar en tant qu’étudiante et je me suis donc mise à travailler à plein temps. Ce job m’a permis de voyager et de prendre du temps pour réfléchir à mes envies tout en restant active. C’est en tombant par hasard sur une pub pour le Cours Florent Bruxelles que j’ai décidé de suivre un stage de théâtre en avril 2017 ! J’ai tout de suite adoré mon professeur et le groupe, et puis de fil en aiguille cette école m’est apparue comme une évidence. 

  • Quels souvenirs gardes-tu de tes toutes premières échéances au début du Cursus ? 

Notre première échéance s’appelait Instantanée. Notre professeur Sarah Siré nous avait fait passé un tas d’exercices pour nous amener à nous découvrir les uns les autres. Le but de l’échéance était de nous présenter de manière théâtrale en 3 minutes : assez simple et plutôt cool… Sauf que je me suis beaucoup trop prise la tête comme d’habitude, en me posant des questions comme : Qui suis-je ? Que faire ? Que dois-je faire encore ? Après il y a eu Création Collective, qui n’a pas été une échéancre très simple pour moi parce que notre classe était assez dissipée au début de l’année, ce qui rend le travail collectif plus difficile. Cela m’a appris à faire la part des choses et à mieux gérer mon travail avec les autres. 

  • Comment organises-tu ton travail ? Cela a-t-il évolué au fil du temps entre ta Première et maintenant ta deuxième année ? 

J’ai un rythme de travail clairement plus soutenu que lors de ma première année, mais c’est parce qu’il y a plus d’exigence. J’ai moins de temps que l’année passée pour travailler. Les cours sont clairement ma priorité, et ce ne serait pas cohérent de travailler pour financer des cours dans lesquels je n’ai pas beaucoup de temps à investir. Je travaille donc surtout les weekends et j’essaye de maximiser mon temps pendant la semaine, en répétant surtout les matins avant ma classe. J’aime aussi beaucoup venir à l’école les jours où il n’y a pas cours, c’est un autre rythme de travail, on est un peu plus relax, et tout aussi efficace. On a l’impression que toute l’école est à notre disposition

Je regrette de ne pas avoir pu prendre une classe parallèle cette année mais les cours du soir auraient été trop compliqués à assumer avec mon emploi du temps. D’un autre coté, cela m’a vraiment permis de me focaliser sur les rôles que j’ai travaillés tout au long de l’année. 

  • Participes-tu aux ateliers du PASS OPTION (Enseignements Spécialisés) ? 

Oui et je conseille à tous les élèves qui hésitent de le prendre ! Premièrement on rencontre de nombreux profs, qui tout en nous faisant travailler notre technique, nous transmettent une autre approche du théâtre. C’est bien de se nourrir de ces rencontres quand on est sous la tutelle d’un même prof toute l’année. Ensuite c’est l’occasion de former des nouveaux groupes et de profiter d’une ambiance différente. J’ai particulièrement aimé l’esprit de groupe Corps en jeu, nous étions tous très curieux et très attentifs, ça rendait le cours d’autant plus stimulant 

  • Commences-tu à passer des castings ? As-tu d’autres activités/projets en dehors de l’école ? 

J’essaye de passer régulièrement des castings, car c’est toujours un moment formateur. Cette année j’ai eu l’occasion de tourner dans un court métrage. C’était ma première vraie expérience devant la caméra et elle s’est révélée être très instructive pour moi. Aussi j’écris un peu, j’ai toujours un carnet sur moi. J’écris et je chante également mes propres chansons. 

  • Passes-tu des concours cette saison ? 

J’ai décidé de passer deux concours cette année, celui du Conservatoir National Supérieur d'Art Dramatique (CNSAD) et la Classe Libre du Cours Florent, dont j’entends parler avec beaucoup d’éloges depuis ma première année. C’était pour moi l’occasion de m’autoévaluer est surtout de me fixer des objectifs personnels en plus des cours. Ces deux concours m’ont fait beaucoup grandir depuis mon entrée au Cours Florent, ils m’ont permis de mettre en pratique tout ce que j’avais déjà appris dans mes cours et surtout de gagner en autonomie. Je conseille à tout le monde de se lancer. Si on prend ces concours au sérieux, ils constituent une formidable occasion de tester tout un panel de rôles. Pour préparer la première étape du concours du CNSAD j’ai travaillé avec Lucas (un élève de 3eme année) et Megan (2ème année) et on a testé une vingtaine de scènes. Cela m’a mise dans un rythme de travail qui me permet aujourd’hui d’attaquer une scène avec beaucoup moins d’hésitations, et cette exploration m’a appris énormément sur moi-même, sur mes goûts, sur ce que j’avais envie de défendre, au niveau de ce que je dégage sur scène. C’est aussi le moment où on fait face à nos désirs, et aussi à nos peurs. 

Je me suis arrêtée à la deuxième étape du concours du CNSAD et je passe la troisième étape de la Classe Libre début juin. Quoiqu’il arrive, c’était TROP bien

  • Qu’attends-tu de ta troisième année ? 

J’aimerais vraiment bien que cette année m’aide à me professionnaliser. J’ai hâte d’arriver aux modules car ce sera l’occasion de rencontrer de nouveaux metteurs en scène, mais aussi d’apprendre à se présenter et se défendre devant des gens qui ne nous connaissent pas. Il y a beaucoup d’élèves avec qui je n’ai jamais joué et ce sera l’opportunité de les découvrir dans le travail. Et puis bien sûr j’aimerais vraiment bien terminer mon cursus en beauté par un Travail de Fin d'Etudes [TFE]. 

  • Quel conseil pourrais-tu donné à un futur élève ? 

De prendre les choses au sérieux, mais de ne pas oublier qu’on dit jouer pour une bonne raison. Et puis écrire écrire écrire... 

  • Y a-t-il une réplique qui t’a marquée pendant ton cursus ? 

Prenez garde à vous, Don Alfonse de Ferrare, mon quatrième mari (Lucrece Borgia, Victor Hugo). C’était en fin de première année avec Damien Chardonnet. Ce rôle est tellement romanesque que j’avais du mal à l’assumer, et puis quelques jours avant l’échéance Damien m’a rappelé que c’était avant tout des mots sur du papier. Au final, je me rends compte que cette scène m’a fait dépasser des limites que j’étais la seule à me fixer. Et puis toutes les punchlines de Lechy dans l’Echange de Claudel, qui ont fait de mon parcours de rôle l’échéance où je me suis le plus éclatée jusqu’à présent !

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