Portrait de Carl Vervier
Portrait

Carl
Vervier

Je n’avais jamais fait de théâtre avant mon Stage, c’était quelque chose d’un peu tabou, seuls mes proches connaissaient cette envie.

Campus Bruxelles
Année 2016
élève

Je suis originaire de Bruxelles. Je me suis toujours posé des questions sur le théâtre et le cinéma de manière générale, c’était un rêve de gosse, une espèce de fantasme. Je me suis intéressé au Cours Florent, que je connaissais de réputation, alors que j’avais déjà entamé des études d’architecte et d’ingénieur de gestion. J’avais à l’époque une sorte de manque. Ma mère le voyait et en apprenant la présence du Cours Florent ici à Bruxelles, elle m’a incité à essayer. Je n’avais jamais fait de théâtre avant mon Stage, c’était quelque chose d’un peu tabou, seuls mes proches connaissaient cette envie.

Ce Stage de Théâtre a été une révélation. Cela m’a donné le goût de la scène, ça m’a libéré d’un poids, d’une peur de jouer devant des personnes. Ça a commencé gentiment avec des exercices, des échauffements : marcher dans l’espace, apprendre à connaître les autres, faire des mises en situations pour se mettre à l’aise au sein du groupe. Et petit à petit on a travaillé un texte de théâtre, en l’occurrence La Double Inconstance de Marivaux. On a travaillé des scènes à deux ou en groupe jusqu’à la fin du stage où on a fait une présentation ; le but étant de montrer sa compréhension du texte et son évolution pendant la semaine. 

Mon entrée à l’école a été très rapide. J’ai fait mon stage en septembre 2016 et 3 jours après j’ai intégré l’école ! Je n’étais pas dépaysé. J’ai intégré la classe de Sarah Siré, qui a été ma chargée de cours pendant le stage. J’avais déjà mes marques. Sarah encadre fortement ses élèves, avec énormément de bienveillance. On a d’abord repris des exercices similaires à ceux du stage, mais du coup avec des nouvelles personnes et des nouvelles attentes, ça m’a permis d’aller tout de suite plus loin. 

Le premier mois, j’ai pu souffler un peu. Le stage avait été très intense avec des ateliers de 10h à 17h pendant 6 jours. En septembre, j’avais juste ma classe principale, 9h de cours, et du temps pour faire des recherches, travailler en groupe à son rythme, intégrer ce qu’on avait fait dans la journée. 

J’ai ensuite intégré une classe parallèle. La deuxième échéance, Avec ou Sans Texte, s’est faite au sein de deux classes, ça a été le grand moment où j’ai compris que je n’articulais et ne portais pas assez la voix. 

  • Dans quels ateliers t’es-tu engagé ?

J’ai d’abord intégré deux ateliers via le PASS’OPTION  de l’école : Improvisation, la pépite, le bonbon de la semaine, avec Pierre De Brauer : on souffle, on se lâche, et on lâche le travail de texte. J’avais aussi Corps en Jeu avec Ikue Nakagawa. Comme je suis raide comme un baton, j’ai pu me rendre un peu plus flex, travailler mes postures et prendre conscience de muscles que je n’imaginais pas avoir !

J’avais donc une classe avec Sarah Siré, une classe parallèle avec Sophie Van Everdingen, Improvisation et Corps en Jeu. Je passais de 9h de cours à 23h, avec tout le travail à fournir à côté, les répétitions, les recherches, les lectures. Parce qu’il faut lire tout le temps ! J’étais quasiment non-stop au Cours Florent ! Ce qui me permettait d’être en contact avec plusieurs chargés de cours, et avec un maximum d’élèves, à avoir parfois des bons plans de casting, de tournage.

Plus tard dans l’année, j’ai choisi de faire l’atelier de théâtre en Néerlandais, puis Acting in English. J’ai adoré pouvoir travailler avec des gens de deuxième et de troisième année, qui ont une approche un peu plus professionnelle, alors qu’en première année, on en est encore à se découvrir en tant que comédien. J’ai pu comparer les différences de jeu, et aussi les liens dans ma propre pratique. Ma langue maternelle est le français et travailler en néerlandais, que je parle quand même couramment, m’a aidé à améliorer mon articulation tant dans cette langue qu’en français. 

Nederlands Spektakel a été une belle expérience, on a eu une super dynamique de groupe. La pièce qu’on a travaillée, De Jossen, de Tom Lanoye, nous a permis de partir dans tous les sens, avec des rôles décalés. J’ai vraiment eu un déclic, ça a été une échéance révélatrice. 

Avec Acting in English, on a eu une toute autre manière d’aborder le jeu de l’acteur, du texte et des rôles. J’ai étonnement eu beaucoup de difficultés, car c’était très nouveau comme manière de travailler. Priscilla Adade-Helledy m’a aidé à me remettre en question. Je croyais à cette période avoir atteint un certain objectif dans mon parcours, et j’ai pris une belle claque en trouvant encore d’autres moyens de progresser. Et ce n’est pas fini ! J’ai encore le temps de réfléchir, de me construire. Là, on est en fin d’année, avec l’échéance Scène à Deux, et c’est le moment de faire un premier bilan, de réutiliser tout ce que j’ai appris. 

  • Que retiens-tu de cette première année ?

Cette année a été une espèce de confrontation permanente à soi, et le regard des autres a aussi une importance. On n’a pas de cours théorique sur le théâtre ou sur tel ou tel auteur. On est en cours avec sa classe, et on regarde passer les scènes des autres. Et en retour ils nous observent. On est tout le temps sur les planches, d’un côté ou de l’autre, on écoute, on regarde, c’est de la pratique et de l’observation de la pratique. En plus de toutes nos lectures, c’est très complet.

  • Quels sont tes projets après cette première année ?

Quand je suis rentré dans l’école, mes projets s’orientaient plutôt vers le cursus de formation Cinéma, en deuxième année à Paris. Et après beaucoup de réflexions, je vais rester en Théâtre, j’y ai pris goût. Je pense qu’il faut se former au métier de l’acteur au théâtre, c’est complet et exigent. Le cinéma est une approche plus innée, je crois, une fois qu’on a des acquis de plateau. 

J’ai aussi des projets d’écriture, plus pour la sortie de l’école. Mon rêve serait de démarrer une carrière d’acteur, théâtre et cinéma, pour communiquer des choses aux gens, y mettre du sens, jouer des personnages qui ont des choses à transmettre. Et plus tard être de l’autre côté, écrire mes propres projets. En troisième année je pourrais monter un TFE (Travail de Fin d'Etudes), c’est déjà consistant !

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