Découvrez le portrait d'Adrien d'Hose, étudiant de troisième année de la formation d'acteur, qui termine brillamment son parcours dans l'école.
Portrait

Adrien
D'Hose

Il ne faut pas traîner et y aller, se jeter à l’eau ! 

Campus Bruxelles
Année 2019
élève

J’ai terminé mon secondaire avec une option scienti?que. Je suis allé à l’université et j’ai commencé des études en psychologie. J’y ai obtenu un bachelier (*licence). Puis j’ai entamé une première année de Master dans le même domaine. N’étant plus convaincu par cette ?lière, dont la méthodologie ne me convenait pas, j’ai stoppé mes études universitaires. C’est durant l’été suivant que je me suis inscrit au stage du Cours Florent dans l’idée d’oser, d’essayer le théâtre. Ça m’a plu ! Et, motivé notamment par un camarade de stage qui décidait de s’inscrire à la formation de théâtre, je me suis lancé !

  • Quels souvenirs gardes-tu de tes toutes premières échéances au début du Cursus ?

Je n’avais jamais fait de théâtre avant ça. Ces échéances étaient mes toutes premières expériences de scène, et elles furent assez stressantes. Il s’agissait, pour moi, d’apprendre à être sur un plateau. Mais en même temps, la nouveauté de tout cela était très jouissive. Je garde un très bon souvenir de mon début de première année, où chaque type d’exercice était, pour moi, une nouvelle découverte.

  • Tu abordes le travail de ton dernier module, ta dernière échéance du Cursus. Comment organises-tu ton travail ?

On nous disait souvent que la troisième année était beaucoup plus chargée que les deux précédentes. C’est assez juste ! Nous avons cours 3 fois 4 heures par semaine, mais ce programme s’épaissis au fur et mesure que nous avançons vers la date d’échéance. Ce qui est dif?cile, c’est de devoir répéter plusieurs scènes différentes avec des partenaires différents. Le risque est de mettre l’accent sur l’une ou l’autre et d’en délaisser certaines. Moi, cette fois-ci, je n’ai qu’une grosse scène en duo avec un partenaire unique, donc ça facilite les répétitions. 

À côté de cela, la période des TFE [Travail de Fin d'Ètudes]) approche, et la combinaison avec le module rend les semaines fort chargées. Entre cours, répétitions, TFE et projets extérieurs, il faut bien s’organiser et ce n’est pas toujours facile. 

Je suis sidéré de la vitesse à laquelle passent les journées, quand on répète en jeu. Ça passe très vite, trop vite ! Il faut donc bien prévoir, être efficace, s’organiser ! 

  • Participes-tu aux ateliers du PASS OPTION ? 

J’ai fait beaucoup d’ateliers. Ça vaut le coup; car ils permettent d’approcher certaines facettes du théâtre et de la scène qui ne sont pas abordées en cours. Ils permettent d’apporter des enseignements que l’on peut mettre en pratique durant nos cours principaux tout en pratiquant une tout autre discipline théâtrale. Je pense notamment à l’improvisation qui est une discipline à part entière et un atelier que je recommande. L’organisation du F.I.T. [Florent Impro Tour] rend d’ailleurs cet atelier beaucoup plus concret. Les ateliers permettent parfois de débloquer certaines difficultés durant les cours.  Prendre une autre voie peut permettre de mieux comprendre certaines choses, en les voyant sous un angle différent.

  • En ?n de troisième année, vous avez la possibilité de monter un TFE. Est-ce ton cas ? Peux-tu nous en parler ?

Je monte en effet un TFE ! On est en plein dedans ! J’ai eu la chance qu’il passe les tours de sélection. C’est la partie du programme de la troisième année qui m’excitait le plus. J’ai décidé d’écrire une pièce. C’est une super opportunité ! La totale liberté accordée dans cet exercice m’a envoyé super loin. J’ai écrit une pièce légèrement absurde, mais dont le thème principal est la mort de l’espèce humaine. L’histoire se passe dans un lieu inconnu où sont réunis 4 personnages. C’est à travers l’évolution de l’un d’entre eux que l’on va comprendre ces enjeux : Qui sont-ils ? et Où sont-ils ?. Il s’agit d’oublier du tissu social et humain. Chaque personnage représente une sorte de divinité, un concept ayant été oublié par une société humaine en décadence. 

Ce n’est pas facile d’être porteur de projet : il faut savoir créer une équipe, savoir quand, et à qui déléguer. En réalité, jouer dans son propre projet est compliqué et je conseillerais aux élèves se lançant dans un TFE de ne pas porter trop de casquettes différentes.

  • Commences-tu à passer des castings ? 

Je n’ai pas encore cherché à participer à beaucoup de projets extérieurs. Je me suis plus concentré sur l’école et sur les projets avec mes camarades de classe. Jusqu’à présent, je ne me sentais pas prêt. Je commence seulement à m’y intéresser. C’est un peu tard, je l’avoue, mais je fonctionne souvent comme ça, je mets du temps à me lancer de manière générale. Mettons donc ça sur le dos de cette célèbre formule : Il vaut mieux tard que jamais. J’ai quand même quelques projets avec des élèves de ma promotion. Il y a également certains TFE qui sont susceptibles d’être lancés après l’école. J’ai aussi quelques projets d’écriture.

  • As-tu passé des concours cette saison ? Si oui, lesquels, et pourquoi ?

Oui mais cela n’a pas fonctionné. J’ai passé le TnBA de Bordeaux et la Classe Libre Théâtre à Paris. La Classe Libre est une sorte de rituel dans l’école, la majorité des élèves passent le concours. Mais ce concours m’intéressait moins que celui de Bordeaux pour lequel j’avais plus d’attentes. Le Cours Florent est une excellente formation, je voulais poursuivre vers une école Nationale. Et puis Bordeaux est par ailleurs une magnifique ville. 

  • Quels conseils pourrais-tu donner à un futur élève ?

Je pense qu’il ne faut pas traîner et y aller, se jeter à l’eau ! On voit certains élèves passer leur vie dans l’école, s’impliquer, participer à beaucoup de choses et, souvent, ce sont ceux qui sortent du lot, qu’on retient. Après, il y a le talent bien sûr, il y a aussi une énorme part de travail dans ce métier. Il faut aussi penser à son jeu et essayer d’oublier les prises de tête secondaires - image, critiques, ?erté, jugements, etc… Il est aussi important d’avoir un gros désir de scène et de passer un maximum sur le plateau. Je con?rme que ce sont ces gens-là qui progressent le plus. Parfois, il faut prendre un peu de temps pour attendre ce déclic, mais, au moment où il vient, il faut en pro?ter !

  • Y a-t-il une réplique qui t’a marqué pendant ton Cursus ?

Je suis une mouette, non ce n’est pas ça. C’est la réplique phare de la pièce La Mouette d'Anton Tchekhov. C’est autour de cette pièce que nous avons travaillé pour notre « Fragments » de ?n de deuxième année. Cette échéance est probablement le meilleur souvenir de mon cursus. C’était notre première représentation publique, l’occasion de nous tester devant une audience et de montrer à nos proches notre travail, ce qu’on fait à l’école. Souvent, les membres de nos familles ne connaissent pas bien cet art qu’est le théâtre. C’était donc l’occasion de leur montrer et, pour ma part, j’en ai fait un événement. C’est un souvenir plein d’adrénaline et de joie ! Je me souviens d’un engouement global de la classe pour le projet qui fut très puissant pour tous. Il y avait une énergie très forte et cette phrase « Je suis une mouette » retentissait dans l’école et sortait dans beaucoup de nos conversations, souvent sous forme de parodie d’ailleurs. Cette échéance est un tournant dans ma scolarité et représente quelque chose d’important et d’agréable dans ma mémoire. 

Il y a une autre réplique marquante pour moi : Je veux être une machine. Bras pour saisir jambes pour marcher aucune douleur aucune pensée. Il s’agit d’une phrase issue de la pièce Hamlet-machine de Heiner Müller. C’est à l’occasion de l’échéance Monologue de début de deuxième année que j’ai eu l’occasion de travailler un passage de cette pièce. Je ressentais de la jouissance à dire ces mots. Ils sont assez puissants et je me sentais proche de quelque chose de relativement vrai en les disant. Ils faisaient écho en moi, ils résonnaient !

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